L'une photographie des petites filles mariées de force, l'autre immortalise le sourire des enfants réfugiés... Et les deux sont à découvrir tout de suite.
Stephanie Sinclair
Toutes les deux secondes, une jeune fille est mariée contre son gré. Le chiffre est forcément frappant, tout comme les clichés de Stephanie Sinclair. Depuis une dizaine d'années, cette photographe sillonne le monde pour rencontrer des enfants mariés trop jeunes à cause de la tradition. Elles s'appellent Tehani, Kanas, Soyla et viennent d'Afrique, d'Amérique latine ou encore des Etats-Unis, nous rappelant que les pays développés ont aussi leur lot de petites fiancées.
Grossesses précoces, violences, absence d'éducation, fin de l'innocence... Leurs témoignages glacent immédiatement le sang et leur visage fermé contraste avec leurs vêtements colorés. «J'avais si peur. Je tremblais, tremblais. Dès que je le voyais, je courais me cacher. Je le détestais», raconte l'une d'entre elles. Originaire du Yémen, elle n'a que 6 ans lorsqu'on la marie à un homme de 25 ans. (Il s'agit de la petite fille en rose sur la première photo Instagram).
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«J'ai été offerte à mon mari quand j'étais petite, je ne me rappelle même plus quand c'était tellement j'étais jeune. C'est mon mari qui m'a élevée», explique une Ethiopienne de 18 ans. Baptisé «Too Young to Wed», le projet artistique s'est transformé en ONG pour mettre fin aux unions forcées. Et si vous êtes de passage à Paris, on vous conseille de foncer voir l'expo de Stephanie Sinclair sur le sujet. C'est à l'Arche du Photojournalisme que ça se passe, jusqu'au 24 septembre.
Muhammed Muheisen
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Ce photojournaliste a déjà remporté le prix Pulitzer, deux fois, et on comprend pourquoi. Le focus se fait ici sur les enfants réfugiés, et plus particulièrement sur leur joie de vivre. Au Pakistan, en Serbie ou encore en Jordanie, il immortalise le sourire, les jeux, l'espoir des enfants dans les camps. De l'innocence à l'état brut dans un paysage souvent en ruines.
Pour prendre ces clichés, Muhammed Muheisen s'est mis en mode «slow journalism»: il a passé des mois auprès des réfugiés et aujourd'hui, il a même décidé de rester travailler à Islamabad. «Le fait de voir des enfants rire et des gens heureux malgré leurs ressources limitées m'a appris à me sentir chanceux, à apprécier tout ce que j'ai dans ma vie», a-t-il expliqué au Guardian. «Mes photos créent un pont entre plusieurs mondes, elles conscientisent les gens, ce qui peut amener un changement.»
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Crédit photos: Instagram, Stephanie Sinclair et Muhammed Muheisen