Depuis des années, la rumeur gronde dans le milieu de la mode au sujet d’un bouleversement des calendriers de la mode. Burberry l’a fait.
Burberry, sous l’égide de son président et directeur créatif Christopher Bailey, est la première société à appliquer un principe de rationalisation. Désormais, Burberry, ce sera deux collections par an, hommes / femmes réunis, composée de basiques intemporels, achetables immédiatement après le show. Jusqu’ici, les fashion weeks servaient à présenter des prototypes aux acheteurs des boutiques et à la presse pour faire mousser le désir. En fonction des commandes et des réactions des uns et des autres, on lançait la production, et les pièces étaient disponibles six mois plus tard en boutiques. Mais ça, c’était avant Burberry, et sa force de frappe médiatique et économique.
Une stratégie qui sera lancée lors de la fashion week de Londres en septembre prochain. Le nom de ces deux collections plus ou moins sans saisons ? “Février” et “Septembre”. La simplification en ligne d’horizon.
Déjà en octobre dernier, Burberry avait annoncé rassembler toutes ses collections sous un seul nom. Christopher Bailey pousse le concept un pas plus loin, en lançant un pavé dans la mare des “vieilles fashion weeks d’avant Internet”, une époque où on supportait encore d’attendre quelques mois pour avoir ce qu’on voulait.
Burberry, pionnier en matière d’innovation dans le domaine de la distribution des collections (avec le “click to buy” sur Twitter dès 2010), joue la carte progressiste. Pour Christopher Bailey, la clef est dans la flexibilité. Accélérer le rythme pour gagner du temps ? Une manière de rassembler son énergie, et de concentrer l’attention, sans diluer la tension du désir.
En outre, en présentant les lignes hommes et femmes ensemble, Burberry enfonce le clou de la transversalité, l’autre grande révolution mode (sociologique ?) en marche.