7. L’objet du délire : le faux
Il existe de nombreuses distinctions au sein de la caste controversée des Porteuses de faux. On n’arbore pas une copie de Prada qui sent le dissolvant comme on s’affiche avec une imitation de Gucci donc le logo est à l’envers, et qui fait un bruit d’alarme de bagnole dès qu’on le bouge d’un centimètre. Déjà, le faux dit où vous étiez en vacances : on ne shoppe pas les mêmes à Hong Kong (plus maisons parisiennes) ou en Turquie (obédience milanaise). De façon générale, on ne voit le faux que sur les autres, vu qu’on n’admettra jamais en avoir acheté un. Avouez. Si, avouez.
Il vous range dans quel clan?
Des rêveuses un peu tricheuses, qui s’offrent de façon détournée le luxe auquel elles n’ont pas encore accès. Je dis bien « pas encore », puisque l’envie, ça entraîne l’ambition, qui draine le courage, qui pousse au relevage de manches, qui, demain, apporte le succès. Et donc, à la même version du faux sac en vrai. Ouf, l’honneur est sauf, les emplois européens aussi, et les petits enfants du quart monde retournent à l’école.