En réalité, "Festival International de Mode et de la Photographie d'Hyères". C'est là qu'émergent les plus beaux talents de demain. En mode, et en photo.
Découverts, mis en lumière puis soutenus, ils n'ont plus qu'à éclore. C'est pour ça qu'on les cultive au soleil, du 21 au 25 avril 2016.
Le "Festival d'Hyères", c'est le rendez-vous de ce qui se fait de plus avant-gardiste, prometteur et culotté. Aspirants bougeurs de lignes et professionnels chevronnés, ils se rencontreront à la Villa Noailles.
C'est où ?
Toutes les rencontres et les conférences (très haut niveau d'interlocuteurs) sur les enjeux de l'industrie de la mode se concentrent dans les jardins de la villa bâtie par Charles et Marie-Laure de Noailles. Ils y vécurent à partir des années 20. Dessinée avec une architecture anticonformiste pour ce début de XXème siècle (un ensemble géométrique de cubes en verre et en béton), la maison invitait à l'épure et à la réflexion. Le couple de Noailles, mécènes et précurseurs de modernité, contribuèrent à la reconnaissance de toute une génération de surréalistes, de dadaïstes et autres rebelles des arts cinématographiques et musicaux : Salvador Dali, Jacques Lipchitz, Alberto Giacometti, Francis Poulenc, Man Ray, Jean Cocteau, Luis Buñuel. Sinon, C'est quelque part entre Toulon et Saint-Trop'.
C'est quoi ?
Créée par Jean-Pierre Blanc en 1985 et présidée cette année par Didier Grumbach (ancien Président de la Fédération française de la couture, du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode, dite "la Fédé", parce qu'on aime aller vite), cette exhibition attire des dizaines de jeunes artistes de la mode et de la photo, supervisés et poussés par des acteurs majeurs dans leurs filières respectives. Du côté des pros, c'est une grande foire à l'échange de cartes de visites. Charmant, le décalage entre le côté bucolique de la Villa perdue en hauteur en pleine nature, l'extrême sophistication des collections présentées, la qualité des expos, et le casting : rien que dans le jury de cette 31ème édition, on fraiera avec Julien Dossena, directeur artistique de la maison Paco Rabanne et ancien élève de La Cambre (ah, vous vous demandiez quand on allait en parler, des Belges), le réalisateur Kim Chapiron, le chausseur Pierre Hardy, la directrice de Vogue Runway (ex "Style.com" pour ceux qui n'auraient pas suivi), Tomoko Ogura, le directeur des achats de Barneys, les photographes Willia Klein et Jean-Paul Goude, le designer Gareth Pugh, et d'autres pointures dans le domaine des arts et de la mode.
Ils ont été couronnés à Hyères, et ça leur a plutôt bien réussi (liste pas du tout exhaustive) :
Viktor & Rolf en 1993
Gaspard Yurkievich en 1997
Sébastien Meunier en 1998 (aujourd'hui DA de la maison Ann Demeulemeester)
Christian Wijnants en 2001
Felipe Oliveira Baptista en 2002 (aujourd'hui DA de Lacoste)
Anthony Vaccarello en 2006 (aujourd'hui DA d'Yves Saint Laurent)
Léa Peckre en 2011
Pourquoi on doit suivre l'événement ?
Pour s'instruire des conférences et débats menés par des pros qui ont fait la mode telle qu'on la connaît, et qui vont partager leur vision circonstanciée de son avenir. Et pour déceler aujourd'hui ce qu'on verra dans les vitrines (les bonnes), demain.
Pour quoi les participants concourent-ils ?
Outre la reconnaissance internationale, la ligne au néon dans le CV et les contacts décisifs qu'ils se feront au cours de ces cinq jours, les stylistes peuvent remporter (liste non-exhaustive) :
- une bourse de création de 15 000 euros remise par Première
Vision et d’une visibilité lors des salons de New York et Paris
- un projet de collaboration avec les Métiers d’Art de CHANEL,
à hauteur de 15 000 euros
- une collaboration avec Petit Bateau, payée 10 000 euros
plus des royalties, pour la création d’un ou plusieurs modèles
qui seront fabriqués et commercialisés par la marque
- une bourse de création Chloé de 15 000 euros
Et aussi des prix de "visibilité" Galeries Lafayette, Mercedes-Benz, ELLE Allemagne, Eyes on Talents, CatwalkPictures.com, entre autres...
Pour les photographes participants, un prix de 15 000 euros offert par Chanel,
6 000 euros et une résidence artistique de trois semaines au Liban
pour créer une série sur Beyrouth de la part de la maison Elie Saab, entre autres aussi.
Quels sont les noms à retenir ? Les enjeux qui vont émerger ? On ira, et vous racontera tout.