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« Daech n’est pas invincible »

Si la reporter belge décide d’aborder ce sujet, c’est aussi pour nous présenter un regard différent sur l’organisation de l’État islamique. À l’heure où les djihadistes monopolisent l’espace médiatique, il est primordial selon elle de se pencher sur les résistants à Daech. Un côté de la guerre trop souvent oublié. Elle explique qu’il est évidemment important de parler de nos ennemis et d’apprendre à les connaître, mais que leurs points faibles ne sont pas assez exposés. « C’est comme s’il existait un quota Daech et que l’on mettait tout le monde dedans. Les angles sont trop souvent les mêmes, il n’y a pas assez de films qui montrent qu’ils ne sont pas invincibles. La preuve, des petites nanas en baskets occupent des positions, gagnent des batailles, etc. », affirme Pascale Bourgaux.

« Les gens sont pessimistes, ils se disent qu’il y a de plus en plus de graines de djihadistes chez nous, à Molenbeek par exemple. Oui, ça existe, mais c’est une minorité. Il ne faut surtout pas se laisser envahir, il faut se lever et résister, nous sommes beaucoup plus nombreux. » Viyan en est également convaincue, l’avancée de l’Etat islamique n’est pas une fatalité. Pour elle, les hommes qui combattent pour Daech sont de mauvais soldats. S’ils ont réussi à gagner la guerre de la communication en propageant la terreur, ils ne sont pas toujours les meilleurs sur le champ de bataille. « Il leur manque l’entraînement, et surtout l’âme, la foi, le courage », affirme la guerrière.

En lisant le livre, on apprend que les djihadistes s’enfuient parfois à la vue des combattantes. Les youyous terrorisent les soldats d’Allah, « plus encore que les tirs des snipers ». Ces longs cris aigus visent à manifester une émotion, généralement la joie, lors des mariages par exemple. Mais cela signifie aussi que des femmes sont présentes. Et ça, c’est un véritable cauchemar pour les djihadistes. D’après leurs croyances, si vous êtes tué par une femme, votre sacrifice ne sert plus à rien : exit le paradis et les 72 vierges. La mort semble soudainement moins attrayante.

La suite dans le magazine de mai, en kiosques. 

Crédit photos: Pascale Bourgaux

Livre : « Moi, Viyan, combattante contre Daech », de Viyan avec Pascale Bourgaux et Saïd Mahmoud (Fayard).

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