Non, les sugar babies ne sont pas uniquement des filles. Le nombre de toy boys serait même plus élevé en Belgique que dans les autres pays. L’un d’entre eux nous raconte sa relation avec sa « bienfaitrice ».
Martin a 22 ans. Depuis huit mois, il est toy boy, la version garçon des « sugar babies ». Le principe n’est pas nouveau : des personnes d’âge mûr et aisées financièrement, des « sugar daddies » ou « sugar mamas », entretiennent des jeunes filles ou des jeunes hommes. Et en échange ? Des faveurs sexuelles, mais pas seulement. Les sugar babies offrent régulièrement leur compagnie aux « bienfaiteurs » sans forcément finir à chaque fois dans leur lit. Les plates-formes telles que SeekingArrangement parlent alors de « relations mutuellement avantageuses ». Le vocabulaire des annonces est volontairement flou. Pour beaucoup, il s’agit simplement de prostitution déguisée. Et les filles qui rêvent d’être traitées comme des princesses risquent vite de déchanter.
Si l’on pense surtout aux femmes lorsqu’on parle de sugar babies, les hommes aussi commencent à s’y mettre. C’est le cas de Martin. « Je suis originaire de Dunkerque, une ville en crise, je me suis donc vite résolu à partir. Il y a deux ans, je me suis installé en Belgique pour mes études, je suis aujourd’hui en deuxième année de master en communication des entreprises à l’ULB. C’est là que tout a commencé. Mes parents ne sont pas issus de la classe supérieure et lorsque je suis arrivé à Bruxelles, j’ai vite compris à quoi se résumait la vie d’un étudiant. L’argent dont je disposais servait à payer mon loyer et ma nourriture, mais ça s’arrêtait là. Je devais compter chaque centime, je m’ennuyais.
J’ai gardé ce train de vie pendant un petit moment jusqu’à une discussion avec une amie très proche, Hélène. Elle m’a raconté comment elle gagnait sa vie : elle est sugar baby. Par curiosité et pour m’amuser, je me suis alors inscrit sur SeekingArrangement. On m’a proposé une somme d’argent pour une seule nuit, mais je n’étais pas prêt. Ce n’était pas du tout l’image que je me faisais de ces relations. Je me suis finalement créé un profil sur le site Sugardaters sans vraiment y croire. Je pensais que seules les filles étaient sollicitées, il s’est avéré que non. J’ai rencontré Marianne, ma sugar mama, assez rapidement. Sa description de profil était plutôt claire : ‘J’aime les jeunes hommes, et coucher avec eux.'”
La suite dans le magazine de juin, en kiosques.
Crédit photo: film “Toy Boy”