Les 4èmes années :
Adèle Andréone a réfléchi la féminité dans le vêtement de travail, et y a brodé de l’érotisme dans de la soie. Autre paradoxe : ses tableaux sexuels sont représentés sur des pièces couvrantes. De la collection d’Adèle, on retiendra aussi la délicatesse des superpositions, les boucles de ceintures d’avion (prête au décollage) et les accessoires en forme de mains. Jeux demain, jeux de Cambriens.
Alix Brandenburger s’est consacrée à une collection hommes, transversale cependant : pour elle, les pièces peuvent passer d’un dressing à un autre. Ses codes : le tartan quand il est punk, l’oversized et les applications “tuffeurs” du grunge, qui est né à peu près en même temps qu’elle.
Antoine Guitou a repensé les classiques en restructurant leurs volumes, et en y ajoutant un twist futuriste.
L’héroïne de Clovis Nix, c’est la working girl qui décompense. Lui décompose sa collection en partant du tailleur ‘à peu près) classique, et glisse vers la party girl. Il a voulu des pièces confortables, portables, qu’on a envie de toucher. En fait, c’est elles qui nous touchent. C’est l’histoire d’un lâcher prise, qui accroche.
Dans sa narration, Grimaud Leclercq renvoie les hommes au foyer, et mixe le sartorialisme aux clichés des codes féminins.
Kevin Prat Irien mélange les univers, joue des asymétries, clashe les matières. Le résultat : une collection toute en délicatesse, légère, alors qu’elle véhicule plusieurs messages. En passant, on adore la robe toute en sequins, princesse sous Prince de Galles (ne nous faites pas dire…)
Pour Gabriel Figueiredo, les hommes ont droit aux atours féminins, adaptés à leur morphologie. Il présentait une collection toute en volumes over-pensés, chemise bouffante et bottes déchirées par une pointure virtuellement mal estimée. Déstructuré, sauf dans la conception.
Ester Manas a fabriqué sa collection “à partir de ce qu’elle a trouvé chez elle”. C’est l’up-cycling du dressing, avec des influences margieliennes et des inserts de tissus d’ameublement. C’est l’idée de “la robe de chambre”, qu’on a très envie de sortir de son contexte.