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Chez nous, le harcèlement ou l’insulte sexiste en rue est puni par la loi depuis 2014 sous l’impulsion de Joëlle Milquet. Les communes peuvent infliger des sanctions administratives mais dans les faits, elles le font rarement. « Des amendes allant jusqu’à plusieurs centaines d’euros peuvent être données mais le problème, c’est que le flagrant délit est nécessaire. Les femmes doivent prouver qu’elles ont été harcelées. Souvent, lorsqu’elles portent plainte, elles ne sont pas prises au sérieux et il n’y a pas de suite. C’est vrai que la loi est difficilement applicable mais le fait qu’elle existe est déjà très positif. Avant de pouvoir changer les choses, il est indispensable de définir le sexisme en Belgique. Et nous sommes l’un des pays les plus avancés sur le sujet », explique Pauline Pourtois, coordinatrice de Touche Pas A Ma Pote.

L’avis de Céline Caudron, coordinatrice à Vie Féminine : « La loi a le mérite d’exister en Belgique mais le problème n’est pas pris dans sa globalité, le sexisme trouve sa place partout. Le fait que le harcèlement de rue soit considéré comme un crime dans une région d’Angleterre est une bonne chose. Cela montre que le sexisme est grave et inacceptable, c’est important symboliquement mais ça ne suffit pas. Il faut un travail de prévention et une vraie application de la loi. Souvent, dans les commissariats, les hommes se marrent quand le harcèlement de rue est dénoncé. C’est important que les policiers, les juges soient formés et que les femmes elles-mêmes prennent conscience qu’elles ont le droit de se promener en minijupe. »