Vous swipez frénétiquement du matin au soir ? Votre confiance en vous risque d’en prendre un coup. Petites explications pratiques.

On s’en doutait déjà, Tinder n’est pas vraiment l’invention qui risque de booster notre estime mais une nouvelle recherche vient de confirmer l’info. Présentée à la convention annuelle de la Société américaine de psychologie, l’étude indique que les utilisateurs de l’appli ont moins confiance en eux et ont davantage tendance à avoir honte de leur corps. Pour obtenir ces résultats, des chercheurs de l’université de North Texas ont demandé à 1300 personnes de répondre à une série de questions sur eux. A la fin du formulaire, les participants devaient indiquer s’ils étaient inscrits sur Tinder.

« J’ai des patients qui l’utilisent et qui ont un narcissisme bien développé mais c’est vrai qu’une application de rencontre, c’est pratique lorsque l’on a pas confiance en soi. C’est moins confrontant, on ne risque pas de se prendre une vraie claque vu que les personnes qui nous contactent sont intéressées », nous explique Charlotte Ledent, sexologue. Oui, swiper à droite, c’est forcément plus facile que d’aborder un mec dans la rue et lui dire : « Toi, tu me plais ». Mais le sondage ne s’arrête pas là. D’après lui, les utilisateurs de Tinder ont davantage tendance à se comparer aux autres et à se considérer comme des objets sexuels. « Ce n’est pas vraiment étonnant. Ils se mettent sur un marché, leur photo est ajoutée dans un listing. Et lorsqu’on feuillette un catalogue, c’est pour acheter », décrypte l’experte.

En Belgique, difficile de savoir le nombre d’inscrits sur Tinder. La start-up révélait l’année passée à La Capitale qu’on compte environ 14 millions de swipes par jour chez nous. Et c’est à Bruxelles que l’on drague le plus ! Dernière petite surprise de l’étude : ce sont les hommes, et non les femmes, qui ont le moins confiance en eux. Il y a plus de mecs que de filles sur l’appli mais d’après les chercheurs, on peut aussi expliquer le résultat par le fait qu’ils ont moins l’habitude d’être jugés uniquement sur leur physique. « Ce n’est pas normal mais les femmes connaissent ce sentiment depuis toujours. Pour les hommes, c’est plus récent », indique Charlotte Ledent avant d’ajouter : « C’est une fausse valorisation. Même en étant considéré comme un plus bel objet qu’un autre, on reste un objet ».