Alcaline eating: le nouveau phénomène diététique

Mis à jour le 16 novembre 2018 par ELLE Belgique
Alcaline eating: le nouveau phénomène diététique

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Source d’énergie, de silhouette allégée et de peau éclatante, l’alimentation acide-base fait fureur chez les stars. On s’y met nous aussi.

Il a suffit d’un tweet de Victoria Beckham en janvier dernier : « Love this healthy eating cookbook ! », au sujet du livre de la nutritionniste Vicki Edgson et de la chef Natasha Corrett, pour relancer l’engouement pour l’alimentation acide-base, dite « alcaline eating ».

Prôné depuis pas mal de temps par les très saines Jennifer Aniston, Kirsten Dunst, Gwyneth Paltrow ou Miranda Kerr, qui déclarent « manger des aliments à faible indice glycémique mais hautement alcalins », ce « régime » n’a rien à voir avec les lubies alimentaires farfelues, voire risquées, auxquelles nous a habituées Hollywood. Il s’apparente plutôt à un lifestyle santé.

Vous êtes fatiguée au réveil, même après une bonne nuit de sommeil ? Vous manquez d’énergie, vous avez un peu mal partout, des courbatures fréquentes ? Vous digérez mal et n’arrivez pas à perdre du poids ? Si vous cumulez les symptômes, il y a de grandes chances pour que votre organisme soit trop acide (lire l’encadré ci-contre).

Essayez cette méthode de rééquilibrage alimentaire et vous verrez, ça marche !

  •  pH 7, la clé de l’équilibre

Pour être en bonne santé, notre corps doit fonctionner avec des liquides organiques (sang, salive, lymphe, sérum cellulaire…) ni trop acides ni trop alcalins, leur pH idéal se situant entre 7 et 7,4. Et si notre organisme produit naturellement des acides lors de la digestion (acide gastrique) ou d’efforts physiques (acide lactique), reins et poumons savent les éliminer, tandis que les sels minéraux (potassium, calcium et magnésium) alcalinisent naturellement le corps. Tout ça fonctionne parfaitement à condition que l’on ne sature pas l’organisme en acides.

  • Pourquoi ça dérape ?

D’abord, parce qu’on mange souvent mal. En cause, de manière générale, la nourriture industrielle et raffinée, mais aussi la viande rouge, la charcuterie, les fromages, les sucreries, l’alcool, le café, les condiments et le vinaigre (sauf celui de pomme), qui exigent une digestion compliquée, donc acidifiante. Ensuite, parce que notre corps est soumis à un excès de stress, très oxydatif, mais également à une mauvaise respiration, à un manque de sommeil, à une atmosphère polluée. Tous ces facteurs sont source d’acides qui rendent les liquides vitaux épais et lents, moins à même de distribuer les nutriments (vitamines, minéraux, oligoéléments) aux organes. Le corps, obligé de puiser dans ses réserves, s’épuise.

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  • Êtes-vous trop acide ?

Quand il reçoit une patiente pour la première fois, le naturothérapeute bruxellois Terry Lidarssi propose toujours un test d’urine pour vérifier le niveau d’acidité. « C’est un indicateur qui me permet d’établir un plan alimentaire adapté, mais si on veut vraiment aller plus loin, une prise de sang est nécessaire. On vend des tests d’urine en pharmacie, mais je déconseille de les faire seule car leur efficacité n’est pas totalement fiable et demande toujours une interprétation. »

Pour savoir si on est trop acide, mieux vaut donc se référer au ressenti physique : fatigue chronique, douleurs musculaires et articulaires récurrentes, réveil régulier au milieu de la nuit, kilos excédentaires impossibles à perdre, dents transparentes et fragilité osseuse. C’est également un spécialiste qui pourra écarter l’éventualité d’une acidose métabolique aiguë, qui est une maladie grave, totalement différente de l’acidose chronique de faible niveau dont il est question ici.

Consultations et rendez-vous : place Brugmann 7, 1050 Bruxelles, 0479 96 52 64. www.7placebrugmann.be

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  • Manger mieux pour s’alcaliniser

C’est d’abord dans l’assiette qu’on peut agir. Et la bonne nouvelle, c’est qu’on ne se prive de rien car, dans chaque catégorie d’aliments (viande, poisson, céréales…), on trouve des « amis ». De plus, parmi les « acides », certains présentent néanmoins un intérêt nutritif : c’est le cas des poissons gras, comme le saumon, le thon, le hareng, dont les oméga-3 sont excellents pour la santé.

L’idée n’est donc pas de supprimer totalement ces sources d’acidité, mais d’en limiter la consommation et d’en contrer les effets en les accompagnant simplement d’une belle portion de légumes crus ou cuits al dente, super alcalinisants. Moralité, comme dans les restos new-yorkais, mangez votre burger avec des légumes frais et non des frites ! À chaque repas, on vise cette proportion : 70 % d’aliments alcalins ou neutres pour 30 % d’aliments acides. En pratique, on opte au maximum pour des produits simples, frais ou congelés, naturels et bio de préférence, complets ou semi-complets (pâtes, riz, céréales…). Et on réduit au maximum les protéines animales. Sur sa liste de courses, on intègre les aliments les plus rééquilibrants pour faire baisser son taux d’acidité.

Les fruits et les légumes

Ils remportent haut la main la palme des aliments les plus basiques. On mange donc avant toute chose : pommes de terre et patates douces, verdure en tout genre, avocats, algues (en tartare sur du pain complet, c’est délicieux), smoothies verts et jus de légumes frais ou en bouteille (dans les magasins bio : le jus Breuss de Biotta, à base de carottes, betterave, pommes de terre, céleri et radis), graines germées, pommes et bananes (consommées loin des repas), amandes « vivantes » (une poignée chaque jour, les faire tremper une nuit dans l’eau de source, les rincer et retirer la peau. Elles se conservent ainsi plusieurs jours au réfrigérateur dans un bol d’eau avec couvercle).

Les fruits et les légumes consommés crus ou cuits de manière douce dopent les enzymes. En agissant comme des « petites mains », ces dernières découpent les aliments, facilitent la régulation acido-basique et redistribuent les bons nutriments aux bons endroits. Si on n’a pas l’habitude d’en manger beaucoup, on augmente progressivement leur quantité, sous peine d’inconfort intestinal…

Les aromates et condiments

On y va mollo sur le sel : le chlore qu’il contient est très acidifiant. D’autre part, il favorise l’hypertension, la fonte musculaire et la fuite du calcium par l’urine. À la place, on sale avec un peu de tamari (sauce de soja fermentée, pleine de vitamines et de minéraux) ou de gomasio (mélange de sel de mer et de graines de sésame) et on assaisonne avec des herbes et des épices (gingembre, oignon, etc.).

Super bénéfique aussi, le jus de citron qui, s’il est acide au goût, devient basique pendant la digestion. Si on est perdue, on pioche dans les listes d’aliments acido-base à télécharger sur le net (par exemple sur www.livrevirtuel.com ou www.lavienaturelle.net). Ou on investit dans l’un de ces livres, pleins de conseils et de recettes : « L’Équilibre acido-basique pour retrouver le bien-être », de Carine Soblet (De Borée), « Le Grand Livre de l’équilibre acido-basique », d’Anne Dufour et Catherine Dupin (Leduc.s Éditions) ou le grand classique « L’Art de guérir par l’alimentation selon Hildegarde de Bingen », du Dr Wighard Strehlow (De Guibert).

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  • Cinq gestes qui sauvent

On s’inspire de la méthode dépurative de la diététicienne Paulette Pourtois.

1. On boit un verre de jus de poire chaque matin pour réguler le taux d’acidité dans le corps, toujours plus élevé au réveil.

2. On prend aussi souvent que possible, 1 à 2 fois par semaine au moins, un bain avec de l’huile essentielle de géranium, de romarin ou de thym, diluée dans un dispersant, pour leur effet très vascularisant qui améliore la circulation et favorise l’élimination des acides. Si on est stressée, on essaie de le faire tous les jours : relaxation garantie !

3. On s’offre régulièrement un massage drainant pour améliorer la circulation et favoriser l’élimination de l’acidité.

4. On commande sur internet le complément Royal Minéral de La Royale pour augmenter son capital en minéraux (www.la-royale.com).

5. On privilégie une alimentation sans gluten, en remplacant notamment le pain classique par du Pain des Fleurs au sarrasin, au sésame ou au maïs (en magasin bio), et on mange beaucoup de riz, aliment neutre au niveau acide-base.

Pour une analyse personnalisée, prenez rendez-vous avec Paulette Pourtois qui consulte à Genval (02 633 22 11) ou inscrivez-vous à la formation qu’elle organise du 18 au 21 novembre en Ardenne avec le centre Nemi, institut de médecine énergétique et naturelle.

Plus d’infos : www.nemi-sante.com

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  • Respirer, bouger, suer, les autres réflexes anti-acidité

Selon le naturothérapeute Terry Lidarssi, les deux autres grands ennemis de notre équilibre acio-basique sont le stress, qui vide nos réserves de magnésium, boosté par les mauvaises nouvelles en boucle, un rythme de travail de plus en plus rapide, les champs électromagnétiques des ordinateurs et des portables, mais aussi le manque d’activité physique.

La parade ? D’une part, la respiration qui permet, à elle seule, d’évacuer 80 % des déchets, mais aussi la pratique régulière d’une activité physique modérée.

Ses conseils : faire chaque matin 15 inspirations-expirations ventrales profondes, comme celles du yoga, et le faire dans un endroit calme, loin de la télévision, de l’ordinateur et du téléphone portable. On n’oublie pas non plus de se bouger : on fait 10 000 pas par jour (c’est facile à compter avec un petit podomètre et vraiment pas énorme : quand on sait qu’un adulte fait déjà en moyenne 4 000 à 6 000 pas au quotidien, il suffit d’ajouter une balade d’une demi-heure et le compte est bon !) et on ajoute progressivement deux ou trois séances de sport par semaine, sans négliger le renforcement musculaire. « Toute activité qui entraîne une augmentation du rythme cardiaque permet d’éliminer des acides à travers l’expiration et la transpiration. Mais attention, souligne-t-il, il est important de prendre le temps de laisser le rythme cardiaque revenir lentement à la normale, en terminant par exemple un jogging par une marche. Et en n’oubliant pas les étirements, et de boire suffisamment (eau, infusion de thym, de menthe ou de citron) pour éliminer les acides par les reins. Si on néglige ces recommandations, on obtient le résultat contraire à celui recherché : une acidification de l’organisme. »

Attention également au sport à outrance, car l’acide lactique vient alors inonder les muscles. On n’hésite pas non plus à se programmer un hammam de temps en temps, avec un gommage au gant de crin, la transpiration jouant un rôle important dans le système de régulation acido-basique.

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  • Six recettes « basiques »

Crème Budwig aux graines germées

La veille, faites tremper dans de l’eau de source 2 c. à s. de graines de lin, 2 c. à s. de pépins de courge, 2 c. à s. de graines de sésame, 2 c. à s. de graines de tournesol. À part, faites tremper 2 c. à s. d’amandes. Le matin, pelez les amandes, rincez les graines, mixez le tout avec 1 verre de lait de riz, 1 pomme ou 1 poire en morceaux et 1 c. à s. de sirop d’érable.

Velouté à l’ail

Pelez 1 tête et demie d’ail, ôtez le germe. Faites bouillir 10 min dans 50 cl d’eau. Ajoutez 1 oignon en rondelles+ 1 cœur de fenouil en morceaux. Cuisez 5 min. Blendez avec 2 c. à s. de crème fraîche de soja + 1/2 verre d’herbes (roquette, coriandre…).

Sauce crue au cerfeuil

Passez au blender 4 c. à s.  d’eau de source + 2 échalotes + 2 gousses d’ail passées 3 min à la vapeur + 1 c. à café de moutarde douce + 1 c. à café de gingembre râpé + 1 c. à café de purée d’amandes + 1 jus de citron + 1/3 de cube de bouillon végétal + 1/2 verre d’huile d’olive + 1 verre de feuilles de cerfeuil.

Salade d’algues aramé

Faites tremper 2 poignées d’algues aramé quelques minutes dans de l’eau, puis égouttez et séchez à l’essuie-tout. Hachez 2 c. à s.  de gingembre au vinaigre et 1/2 botte de coriandre. Pelez à vif 1 citron vert et découpez sa chair en petits morceaux. Mélangez et versez sur la salade une vinaigrette composée d’une pincée de tamari, d’huile d’olive, de graines de sésame et de poivre du moulin.

Quenelles de chou-fleur au curry doux

Lavez 2 choux-fleurs et ne gardez que les fleurs. Dans une casserole remplie d’eau, faites chauffer le jus d’1 citron et 1 c. à s. de curry doux. Dès ébullition, ajoutez les fleurs de chou-fleur et cuisez-les jusqu’à ce qu’elles soient tendres. Refroidissez-les et passez-les au passe-vite. Ajoutez 1 c. à s. et demie de purée d’amandes, 1 botte de coriandre ou de persil plat haché, sel, poivre et de l’huile d’olive en quantité suffisante pour obtenir une consistance permettant de dresser en quenelles. Servez en nappant d’un coulis composé d’une boîte de conserve de tomates romaines bio, d’huile d’olive, de sel et de poivre.

Risotto aux betteraves rouges

Lavez 5 betteraves rouges et passez-les à la centrifugeuse.
Ècumez le jus puis versez dans une casserole avec un bouquet garni, 1 échalote, 3 gousses d’ail et 1/2 cube de bouillon Morga (en magasin bio). Faites cuire à feu moyen, sans couvercle, pendant 15 min. Retirez le bouquet garni et passez au mixer.

Montez de l’huile d’olive en ajoutant des graines de sésame et du tamarin. Réservez. Dans une casserole, placez 3 échalotes et 5 gousses d’ail hachées, 1/2 botte de romarin ou de thym frais haché et de l’huile d’olive. Faites chauffer jusqu’à rendre transparent. Mouillez avec un verre de vin blanc et faites évaporer.

Ajoutez 1 kg de riz complet rond et mouillez avec le double de volume en eau bouillante. Ajoutez 1 cube et demi de bouillon Morga. Dès ébullition, réduisez le feu au minimum et laissez cuire avec couvercle pendant 40 min. Contrôlez la cuisson puis ajoutez le coulis de betteraves rouges. Retirez du feu, salez puis placez dans des assiettes creuses en décorant avec de la roquette.

Merci à Martine Fallon, consultante en diététique naturelle. Plus de recettes dans son livre « Ma cuisine énergie », réédité en version numériquesur www.martinefallon.com

Laurence Descamps avec Martine Kurz et Claire Dhouailly