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Une commission du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme enquête, au Pays-Bas, sur le bienfondé de maintenir la figure du “Zwarte Piet” aux côtés de Saint-Nicolas.

Il s’agirait «d’une vision stéréotypée du peuple africain et des personnes d’origine africaine qui apparaissent comme des citoyens de seconde zone», «Une caricature d’Africain soumis».
Un bad trip, un vrai, qui pose bien des questions sur des visions et opinions que l’on croyait d’un autre âge, et qui sont pourtant bien actuelles.
Quand les extrêmes jouent à se renvoyer la balle, ça donne, dans le camp des uns, des exclamations à la «On a toujours fait comme ça depuis le 16ème siècle», dans le camp des autres des «indignations quant aux stéréotypes qui se perpétuent».
Et si le vrai problème n’était pas de savoir si le Père Fouettard est une figure de proue du racisme ordinaire ? Et si le vrai problème était de savoir si les châtiments corporels (ou la promesse de châtiments corporels), en cas de mauvaise conduite, ont encore droit de cité, tradition populaire ou pas ?
Un gars qui accompagne un Saint pour rosser (ou tout le moins menacer) les gamins turbulents, qu’il soit noir ou blanc, est un pauvre type.
Les enfants n’ont pas à être atteints dans leur intégrité physique. Les enfants n’ont pas à craindre d’être frappés et humiliés.
Il y a bien longtemps que plus aucun Père Fouettard de supermarché ne tape sur la main des petits effrayés ? Encore heureux.
Mais combien de parents usent encore de ce stratagème piteux pour, dès début novembre, suppléer leur manque d’autorité ? Combien de «Si tu n’es pas sage, Saint-Nicolas ne passera pas et le Père Fouettard viendra t’en coller une»?
Le Père Fouettard doit disparaître, parce que – s’il reste encore une part de naïveté dans l’esprit de nos enfants biberonnés aux affres de l’actualité – il n’a pas sa place dans la vision idyllique qu’ils se font d’une fête où ne comptent que les attentions et bonbons.
Saint-Nicolas – outil manipulé de la surconsommation ordinaire – devrait, malgré les monceaux de dérives qui accompagnent sont arrivée, n’exister que pour faire rêver.
S’il y a quelque chose de noir dans le Père Fouettard, c’est son âme. L’âme d’un sale gars qui n’a pas compris que ça ne se fait pas, de lever la main sur plus faible que soi.