Selon Child Focus, la réponse est très claire : non. La fondation vient de plaider pour que la loi soit adaptée chez nous, on vous explique tout.
Vos photos coquines ne sont pas aussi privées que vous le pensiez. Une nouvelle étude américaine, publiée dans la revue Sexual Health, s’est penchée sur la pratique du sexting (contraction de « sex » et de « texting », on a vite compris de quoi il s’agit). Plus de 5800 célibataires ont été interviewés et d’après les résultats, vos selfies sexy ne restent pas secrets bien longtemps. En moyenne, votre mec (du jour ou de toujours) les a montrés à trois amis. 73% des personnes interrogées ont pourtant indiqué qu’elles ne souhaitaient pas que leur message soit partagé. Et ce n’est pas vraiment étonnant. La plupart d’entre elles sont persuadées que le sexting peut nuire à la réputation, à la carrière, à l’estime de soi et aux relations.
Envoyer une photo de vous en petite tenue à quelqu’un de confiance ne pose pas de problème mais lorsque votre remake de Dita von Teese en plein strip-tease se retrouve sur 18 sites X, les conséquences sont évidemment plus graves. En Belgique, les victimes de revenge porn ont des moyens d’action plutôt limités. « S’il s’agit d’un site participatif comme Facebook, on peut directement lui demander de retirer les images ou les vidéos problématiques. Si le site ne fait rien ou que le contenu se retrouve sur un blog par exemple, on peut alors agir au civil, en faisant une action en référé, ou au pénal », nous avait expliqué Marc Isgour, avocat spécialisé en droit des médias.
Mais selon Maryse Rolland, la porte-parole de Child Focus, la législation doit être adaptée pour être plus précise et donc plus efficace. « Malheureusement, il n’y a rien dans la loi qui permette de poursuivre les auteurs de la diffusion de ces photos. Il y a quelque chose concernant le harcèlement, mais il faudrait vraiment qu’il y ait un point supplémentaire pour stipuler que le sexting doit être punissable si cela dérape », a-t-elle expliqué à la RTBF. En attendant, Child Focus a créé une plateforme pour nous informer sur la sécurité en ligne. Le site vise les enfants, les adolescents, les parents mais aussi les professionnels, un bon outil pour entamer la discussion. Et c’est juste ici.