La pilule séduit de moins en moins les jeunes. Le point sur les autres modes contraceptifs qui marchent.

« Je venais de fêter mes 30 ans. Je ne sais pas pourquoi, mais ce jour-là, j’ai regardé d’un autre œil la plaquette posée sur ma table de nuit. Cela faisait quatorze ans que j’avalais ces hormones chaque jour. J’ai essayé de m’imaginer le nombre de pilules que cela représentait et cela m’a donné le vertige. Je mange bio, j’évite la nourriture industrielle, je me soigne naturellement, je trie mes déchets… La contradiction me sautait aux yeux. Cela ne pouvait plus durer ! J’ai tout de suite pris rendez-vous chez mon gynéco. » Laura n’est pas la seule à remettre en question cette pilule qui a libéré nos mères et nos grands-mères dans les années 60 en leur permettant de contrôler leur vie et de programmer le(s) moment(s) de leur maternité.

« Les patientes les plus jeunes ont tendance à demander d’autres moyens de contraception, plus naturels, et celles de la tranche d’âge supérieure s’interrogent aussi », confirme le Dr Pascale Grandjean, gynécologue, chef de service au CHR de Mons et membre du groupe de travail d’endocrinologie pour le Groupement des gynécologues de langue française de Belgique. Cette « petite diminution d’utilisation » concerne les pilules œstroprogestatives les plus récentes, de troisième et quatrième générations, qui ont mauvaise presse depuis les graves effets secondaires survenus chez des utilisatrices, comme Marion Larat, victime d’un accident vasculaire cérébral à 19 ans.

« D’autres pilules plus anciennes, celles de deuxième génération, sont revenues à la mode parce qu’elles ont moins d’effets thromboemboliques. C’est lié au progestatif qui est dans leur composition : son action sur le foie est moins négative. Les risques de thrombose augmentent aussi quand on fume, quand on a plus de 35 ans, qu’on est diabétique ou hypertendue. » Fumer ET être âgée de plus de 35 ans est une contre-indication stricte à la pilule combinée, un véritable médicament, pas un bonbon miracle. « Après 35-40 ans, on envisage de toute façon une contraception avec le moins d’hormones œstrogéniques possible. »