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Marc Dochez insiste sur ce point, cela ne sert à rien de dépenser de l’argent pour un book ou pour une école de mannequins : « Si la fille est intéressante, on investit. Nous nous occupons du book, nous travaillons avec de jeunes photographes qui ont besoin d’acquérir de l’expérience. Lorsqu’un modèle présente un fort potentiel, l’agence paie un vrai professionnel afin d’être certain d’avoir de bons résultats. » Le manager est clair : qu’une fille doit mesurer au minimum 1,73 m et un garçon 1,85 m. La qualité la plus importante, selon lui ? La photogénie. Un top doit être en forme et avoir un beau corps, mais pas nécessairement être ultramince. Excepté pour les défilés. Ici, les stéréotypes
se confirment, le tour de hanches des filles n’excède pas 90 cm. Et pour celles qui n’ont pas la taille mannequin ? Comme de nombreuses autres agences, Dominique Models s’est enrichie d’un département pour les femmes plus-size.

« Cela n’a pas pris la vitesse que l’on pensait mais, petit à petit, la demande pour les filles rondes augmente. Il y a davantage de travail et le budget est plus conséquent. Les requêtes pour les tops hommes grande taille sont en revanche rarissimes », explique Marc Dochez. Il existe aussi un département « Talents » au sein de l’agence. On y retrouve des personnalités destinées à jouer dans des publicités : tous les âges et tous les styles sont alors représentés. Pour en faire partie, il est important d’être bien dans sa peau. « Ce n’est pas rare qu’un directeur de casting dise à un mannequin : “Je t’aime bien mais tu es un peu trop ronde pour le job.” Nous expliquons aux filles qu’elles ne doivent pas se sentir mal si elles ne sont choisies. Cela ne veut évidemment pas dire qu’elles ne sont pas belles, elles ne correspondent simplement pas à ce que le client recherche. » Dès qu’un top signe chez Dominique Models, les bookeurs font face à un nouveau challenge. Quelle stratégie adopter pour que sa carrière décolle, et surtout perdure ?

« Le marché est saturé aujourd’hui, explique le directeur de l’agence. Internet s’est développé et nous voyageons beaucoup plus facilement. Les clients ont donc énormément de choix. C’est important de ne pas surexposer une jolie fille. Elle ne doit pas poser pour trois marques différentes dans le même magazine, par exemple. C’est aussi une question de chance. Certaines filles sont très belles, polies, souriantes et professionnelles, mais elles ne seront jamais découvertes. Personne ne sait pourquoi. D’autres n’ont même pas envie de travailler dans la mode et pourtant elles sont engagées tout de suite sur base d’un seul Polaroid. Il n’y a pas de justice dans ce business. »

Crédit photos: Thierry Bervoets