3. Les chiffres qui nous soudent au cul
Alors que nous nous accrochons encore à nos tubes de crème amincissante et à nos collants resculptants, au Brésil, la pose d’implants fessiers est l’une des chirurgies les plus pratiquées depuis longtemps. En France, la demande augmente régulièrement, malgré les désagréments et contre-indications, comme la perte de sensibilité (environ trois mois) et le risque de toucher le nerf sciatique.
Samira, une splendide jeune fille de 22 ans, a tenté l’aventure, « pour avoir des fesses de Brésilienne ». Après examen de la zone concernée (quoique à travers un jean), le résultat est parfait. Elle admet que l’intervention lui a fait un mal de gueux et qu’elle n’a pas senti qu’elle s’asseyait pendant presque un an, mais ne regrette rien. Les hommes non plus, qui, selon un chirurgien parisien très sollicité, rechignent de moins en moins à se faire poser des prothèses abdominales, tablettes de chocolat en grande pompe et sans devoir en faire.
En Belgique, en revanche, si la chirurgie plastique des fessiers a de beaux jours devant elle, la demande d’augmentation reste marginale. Un chirurgien plastique reconstructeur et esthétique, qui officie dans une grande clinique bruxelloise, ne constate pas d’engouement notable : « Des patientes posent la question des implants, mais on les oriente plutôt vers le lipofilling, qui consiste à prélever de la graisse dans une partie du corps pour la réinjecter où l’on veut. »
Pour l’augmentation des fessiers, ce spécialiste n’enregistre que deux ou trois demandes par an, émanant en général de patientes qui ont perdu beaucoup de poids, ou qui ont toujours eu des fesses plates. « Je ne suis pas favorable aux implants, car c’est une technique pleine d’effets secondaires et dont le résultat, si l’on n’est pas particulièrement expérimenté, est souvent hasardeux. » Manifestement, à Bruxelles, la pose de prothèses a encore la fesse molle.