[caption id="attachment_14264" align="alignnone" width="600"] Crédit: Pinterest[/caption]
Vous êtes in the mood for love ? Oui, mais plutôt « La Princesse de Clèves » ou « Justine ou les Infortunes de la vertu » ? Plutôt Bella ou Anastasia ? Pas de panique, il y en a pour tous les goûts.
Violemment sexy
Wow. À la page 10, à peine, on avait déjà lâché un « oh » de surprise. C’est que la brutalité de la scène, où un homme se fait arracher les piercings qui ornent ses mamelons sans aucune forme d’avertissement, nous a cueillie. Et ce n’est que le début d’un « stage » d’une semaine où aucune pratique SM n’est épargnée à Clémentine, 45 ans, devenue apprentie soumise par amour : boire de l’urine, se faire briser les os, coucher avec des chiens…
Une « Histoire d’O » vidée de ses mignonneries. L’efficacité de la prose, terriblement réaliste, tient à la fonction d’observatrice docile de la narratrice, car en élève appliquée, Clémentine efface totalement ses émotions…
La question, comme marquée au fer rouge dans notre conscience, demeure : transgression ou barbarie ? Mal à l’aise, on l’était clairement en refermant le livre. Mais la littérature est peut-être à ce prix.
« Culte », de Ian Soliane (La Musardine).
Merveilleusement piquant
Vous souvenez-vous de cette campagne de pub pour un opticien où un œil mis à la verticale suggérait subitement l’origine du monde ? « Mira », c’est un peu ça : le sexe comme un moyen d’appréhender le monde, le regard comme une pénétration.
Les quatre chapitres de « Mira » ont la consistance des fantasmes : pendant que l’héroïne passe des bras d’un cuisinier à ceux d’un maître-nageur, d’un port à une île, à la recherche de son frère mort à la guerre, tout est onirique. L’héroïne au prénom exhibitionniste se laisse façonner au gré des rencontres, toujours partante et toujours en partance. Ici, on énuclée avec bonheur, la trahison est douce, l’obscénité de l’étoffe des rêves.
La Belge Caroline Lamarche signe un sublime conte érotique, plein de symboles qui taquinent et tourmentent à l’envi son lecteur.
« Mira » de Caroline Lamarche (Impressions Nouvelles).
Joliment fleur bleue
Darwin a-t-il quelque chose à nous apprendre sur l’amour ? Comment les Finlandais s’aiment-ils à l’âge de la retraite ? Quels sont les mécanismes derrière la jalousie ? Parce qu’il y a évidemment autant d’interrogations et de réflexions sur l’amour qu’il y a de personnes, et donc a fortiori de pays, le Belge Leo Bormans (auteur du best-seller « The World Book of Happiness ») a convié cent chercheurs de cinquante pays à donner leur point de vue sur l’amour.
Entre sociologie et développement personnel, un livre tous azimuts. Dommage que les contributions ne soient pas parfois plus développées, mais l’ensemble est mignon comme tout !
« The World Book of Love », de Leo Bormans (Racine).