Il y a un an, Michael Marson, designer et styliste, lançait Behind The Blinds*. Un web magazine chic, sexy, esthétique. Un objet précieux, en théorie comme désormais, sur le papier.

En ligne, il dévoilait son univers photographique « derrière les stores »* sur cette plateforme créative nourrie de portraits et d’inspirations d’artistes, photographes, musiciens, et personnalités interpellantes.

Diplômé de La Cambre en 2003,Michael Marson est arrivé à la photo par la mode : « J’ai toujours été fasciné par les images, et depuis tout petit, je suis boulimique de magazines. C’est cette esthétique qui m’a tiré vers le stylisme. Enfants, je photographiais ma sœur pendant des heures, elle a été ma première muse ».

Le lancement de Behind The Blinds est arrivé comme une évidence, suite à des rencontres et des échanges. « Internet est un outil très puissant. Il offre une visibilité immédiate. Mon magazine me permet de créer des synergies, de partager mes coups de cœur artistiques. Le propos n’est pas centré sur moi, mais sur la cohérence de tout un univers qui me porte. »

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« Je sais que je me suis engagé dans un secteur niche, et que c’est un défi particulier que de lancer un magazine papier à notre époque. Pourtant, il y a encore des lecteurs attachés aux images matérielles. Le web est éphémère et surchargé. On lit, on oublie. Pour les photographes par exemple le papier reste très important, et le web limitait mon travail avec beaucoup de ces créatifs. Pour une très belle prise de vue par exemple, le papier reste le support privilégié. »

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Souvent les médias traditionnelle font du «  reblogging », en publiant sur leur site le contenu de leurs supports papier. Michael Marson aurait pu faire le contraire, en imprimant “simplement” le best-of de son site. Mais en réalité, 95 % de son éditorial reposent sur une production originale. Le résultat d’envies fortes, « comme le faite de présenter le portfolio de Rita Ackermann, qui m’influence depuis 20 ans, en toutes choses et déjà dans ma collection à La Cambre ». Michael a aussi choisi d’inviter Anthony Vaccarello, qu’il connaît depuis longtemps, et dont « il était important de mettre en lumière la transition avec Yves Saint-Laurent. Et puis, je voulais donner la parole à Sébastien Meunier (directeur artistique de Ann Demeulemeester) parce qu’il est aussi discret que la maison qu’il dirige, et qu’il me touche. »

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Au niveau de la construction des images comme de la mise en scène des modèles, Behind The Blinds puise une bonne partie de son inspiration dans l’univers gay : « ça n’était pas calculé, c’est simplement l’imagerie esthétique dans laquelle j’évolue ».

Michael Marson a démarré son projet tout seul, et en six mois, a crée son « beau magazine » comme on dit un « beau livre », avec une petite équipe de proches et d’intimes. Au départ, l’opus devait être mince. Puis, organiquement, il a grandi. Nourri par des passionnés d’art et d’images.

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Ce « magalivre », superbe objet « de mode et d’essai » de presque 300 pages, offre une perspective encourageante sur l’avenir d’un média sur papier qui survivra au digital, indispensable lien matériel entre l’inspiration et la collection.

Bi-annuel et au prix de 18€, « Behind The Blinds » est en vente notamment dans les librairies Filigranes, Candide, dans les boutiques Smets, Hunting and Collecting, et à paris chez Colette, au Palais de Tokyo, chez OFR, à la la librairie du Centre Beaubourg, et bien entendu, en ligne.

Michael Marson by Kim Poorters

Michael Marson by Kim Poorters