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D’autres de ces jeunes mères au foyer profitent simplement de chaque jour. Carpe diem.

C’est le cas de Célia, la petite trentaine, qui se dit comblée. De temps en temps, elle embarque la carte de crédit du père de ses enfants pour faire les boutiques. L’an passé, il lui a offert une nouvelle BMW 4×4 pour son anniversaire. Officiellement, lui vit chez ses parents. Du coup, elle est considérée comme isolée avec enfants et touche un peu plus de 1 000 euros du chômage. Quand on lui demande si ça la dérange, elle répond d’emblée : « Avec tous ces étrangers qui viennent profiter, je ne vois pas pourquoi je me gênerais », dit-elle, sur la défensive.

Puis, comme si cette excuse la gênait quand même un tout petit peu, elle ajoute : « Dites, vous savez ce que mon mec paye comme impôts tous les ans ? » Pourtant, elle n’a pas besoin d’argent de poche. L’homme subvient à tous ses besoins, et plus encore. Son allocation de chômage sert en fait à payer la nounou qui s’occupe des enfants.

On écoute Célia et on revoit « Mad Men », quand la jeune bourgeoise prend du bon temps aux frais de son mari sans trop se rendre compte qu’elle lui sert de jolie potiche, plus intéressante en nuisette qu’en tailleur de cadre dynamique.

Edwige n’est pas de ce bois-là, mais elle se rend compte qu’elle a fait un bond en arrière par rapport à sa mère, qui a toujours travaillé : « Mon père aidait au ménage, il nous donnait le bain, enfin, il participait… Je me souviens qu’après le repas, il restait avec ma mère dans la cuisine et aidait à débarrasser et à remplir le lave-vaisselle. Pour mon homme, c’est hors de question. Pour vous dire, il ne sait même pas où est l’huile d’olive ! » rit-elle. On comprend mieux pourquoi les organisations féministes considèrent que seul le travail émancipe la femme…

Exception notable et originale : le mari de Louise, la première femme que nous avons interviewée, vous vous rappelez ? Un peu old school peut-être, et en tout cas détestant imaginer sa femme au chômage, il a fini par lui proposer un plan de vie : la faire engager à mi-temps par sa propre société, afin de préserver ses droits. Pas vraiment légal-légal, puisqu’elle n’y travaille pas en réalité. Mais une belle reconnaissance de son job de maman…