Interview Jared Leto Gucci Guilty 3

La star elle-même est passionnée par les bestioles. Au cours des jours qui ont précédé notre interview, il a mis Milan en émoi à cause… d’une tortue. « Elle est géniale. Elle n’a pas de nom, mais c’est mon amie. Je pense qu’elle doit avoir dans les 35 ans. Je l’ai trouvée lors d’un shooting il y a quelques jours, et depuis, nous sommes inséparables. Je vous jure : elle me suit partout et est particulièrement rapide pour son âge. Et pour une tortue. Elle vient parfois si près que je peux sentir sa respiration, mais je dois vous avouer que ce n’est pas vraiment agréable. Et je trouve cela surprenant, car je ne pensais pas qu’une tortue pouvait avoir une telle odeur. » A propos d’odeurs, elles sont toujours liées à des souvenirs, et y a-t-il un arôme que Jared Leto n’est pas prêt d’oublier ? « Evidemment : l’odeur d’un feu de camp. Cela évoque mes meilleurs souvenirs. Ça, et le mélange de marijuana et de sueur. Pourquoi ? Ce sont les effluves du public lors d’un concert. Une odeur à la fois abominable et belle, car je l’associe aux concerts, au kick d’adrénaline, à l’impression d’être capable de tout. »

Interview Jared Leto Gucci Guilty 5

Maintenant que nous sommes engagés sur la voie olfactive, je retente ma chance avec Gucci. Le parfum Guilty mélange des arômes qui, traditionnellement sont considérés comme féminins et masculins. Ce choix est parfaitement conscient, et il cadre avec le nouveau style de la maison, qui veut faire fi des limites entre les genres. « Alessandro recherchait « quelqu’un d’autre », quelqu’un qui ne prendrait pas la poudre d’escampette à la lecture du scénario. Je pense que mon côté dysfonctionnel lui a plu… ». Dans la campagne, on peut voir comment Vera Van Erp, modèle néerlandaise, en allumeuse de service, barbouille de rouge à lèvres le séduisant minois de Jared Leto. C’est l’acteur tout craché, ça. Un sex-symbol international, mais aussi un homme qui vous donne envie de le maquiller et le vêtir d’un chemisier en soie. Et il aime ça. Pour son rôle de transgenre dans Dallas Buyer Club (2014), il a refusé, pendant toute la durée du tournage, de porter des vêtements masculins. Ses efforts lui ont valu un Oscar, mais aussi une passion étrange pour la garde-robe féminine. « Les looks de mon personnage étaient incroyablement cool, et principalement composés de tops, de robes et de pantalons d’occase. Personnellement, j’adore les robes. C’est confortable, agréable à porter, un peu comme si vous ne portiez rien, et ça, c’est un sentiment incroyablement libérateur. Les bas, par contre, ce n’est pas trop mon truc. Je les déteste encore plus que les hauts-talons, en fait. Je ne comprends pas comment les femmes peuvent se glisser là-dedans chaque jour ! A la fin du tournage, j’ai eu beaucoup de mal à me défaire de mon personnage. Vous savez, quand vous incarnez un personnage, vous l’aimez, et lui dire adieu est vraiment pénible. »

Leto n’aura pas dû se priver trop longtemps de son côté féminin, car il peut le revivre pleinement avec Gucci. Et cela lui plaît clairement. Bomber brillant, bottes pointues à motif floral, parfum délicieusement déroutant, tortue turbo… ainsi avance cet homme dans la vie. Enfin, quand il n’est pas mourant. Hum hum.

Interview Jared Leto Gucci Guilty 4