Le miracle sans cesse renouvelé de Béa Ercolini rédac’ chef
Je suis une ancienne insomniaque. Pire : carrément une ex-web addict qui, il n’y a pas si longtemps, passait ses nuits à surfer et à envoyer des mails, parfois surprenants à l’arrivée d’ailleurs, à ses collaboratrices. Mais aujourd’hui, miracle : je me réveille à 5 h 30. Sans réveil, sans radio
(RAS de consistant sur La Première avant 6 h le matin), sans café au lit. Je ne serais pas contre qu’on me l’apporte, notez. Mais inutile de se faire des illusions : à l’heure où je file à la cuisine, toute la maison dort encore, et pour longtemps.
Si ce réveil est miraculeux, c’est que, contrairement aux apparences, il est tardif. Rien à voir avec les deux heures, trois heures, quatre heures du mat’ d’autrefois. D’avant ma rencontre avec la mélatonine, un produit que le corps produit naturellement et qui, pris en comprimés, rend le sommeil à ceux qui en manquent. 5 h 30, c’est tôt encore, mais c’est décent. Bref, là, j’ai deux bonnes heures pour faire ce pour quoi je n’aurai pas de temps pendant la journée. Passer en revue, au lit et bien calée sur au moins trois oreillers, mes comptes sur les réseaux sociaux. Poster, liker, retweeter. Vider ensuite ma mailbox des messages de la veille ( ou de ceux envoyés la nuit par une autre dingue de mon ex-genre), répondre aux mails urgents, me réenvoyer ceux qui risquent de disparaître de l’écran.
5 h 30, c’est aussi le moment idéal pour chatter avec une copine qui vit à L.A., une collègue basée à New York. Pour passer en revue les dernières nouvelles du web américain, les gossips à relayer dès demain sur elle.be. J’attaque ensuite ma revue de presse belge, en commençant toujours par lalibre.be. Une vieille habitude : j’ai travaillé pour sa version papier il y a longtemps. Lire la presse, quel bonheur ! La journée, au boulot, je n’ai pas même le temps de lire un magazine. Un comble ! Sept heures du mat’ : la bonne heure pour profiter de la douche avant qu’une ado mobilise la salle de bain pour se laver les cheveux (longs) pour la troisième fois de la semaine (entendu parler du no poo, chérie ?). Je fais dix aller-retours sur les deux balles de tennis qui, en massant ma plante de pieds, m’assurent douze heures full énergie. Au bureau, je ne suis pas nécessairement la première. Mais j’arrive en ayant déjà fait le plein d’idées.