makers

Et on y retrouve qui ? Principalement des « bidouilleurs » qui ont décidé de créer plutôt que de se laisser porter. Certains ont même envie de révolutionner le monde. Ils luttent contre la standardisation, l’obsolescence programmée et souhaitent en finir avec les délocalisations. À la Micro Factory, des roboticiens discutent avec des fans d’origami. « On aime quand ça part dans tous les sens. Ici, on rencontre des amateurs mais aussi des pros, des super geeks et des personnes qui ne s’y connaissent pas en ordinateur. Les gens viennent souvent lorsqu’ils ont un besoin très particulier, ils veulent utiliser telle ou telle machine, par exemple. Mais la majorité reste pour la communauté et les partages », raconte Gilles.

Et on confirme. En une après-midi, on a vu des makers échanger sur leurs projets respectifs, se donner des idées et conseiller les moins expérimentés. La particularité de ces ateliers de fabrication numérique, c’est leur ouverture. « Les personnes présentes ici viennent d’horizons très différents et elles ont chacune leurs propres compétences. C’est très enrichissant, on découvre toujours plein de choses », explique Julien, l’un des membres.

La journée se termine souvent par une bière au soleil au café d’à côté. L’occasion de parler d’un nouveau projet ou de développer son réseau : « Des petites équipes se forment, il n’est pas rare qu’un amateur se fasse engager par un professionnel. » Ici, pas de hiérarchie, les décisions se prennent ensemble. Les outils sont achetés en commun, offerts par des sponsors ou encore mis à disposition par des membres. Il règne une ambiance très peace and love. Et apparemment, ça fonctionne. La plupart des membres ont entre 25 et 40 ans, mais l’objectif est de recruter le plus de personnes différentes possible. Gilles aimerait aussi attirer des jeunes, issus de l’enseignement professionnel par exemple, et des retraités.