Perrine, je l’ai rencontrée il y 4 ans. Elle me contacte via la page Facebook du ELLE Belgique et m’explique qu’elle est une jeune entrepreneuse belge qui a pour projet fou de lancer sa propre marque de soins biologiques. Après ses études en communication, alors qu’elle recherche un emploi, elle décide finalement de créer elle-même son job. Très intéressée par la cosmétique et le bio depuis longtemps, elle imagine Seconde Nature. Au ELLE Belgique, on aime les Belges, les femmes audacieuses et les cosmétiques. Donc, je la rencontre. Et c’est le coup de coeur, immédiat, tant pour elle que pour ses produits. Perrine Rase est une nana vraiment sympa, très souriante, débordante d’énergie, de motivation et totalement passionnée. Ses produits sont à son image: qualitatifs et engagés. Au fil du temps, Seconde Nature a même gagné le label Slow Cosmétique. Un succès amplement mérité.
Q: Lancée en 2014, Seconde Nature continue de grandir. Plus de produits, nouveaux packagings, etc. De quoi rêves-tu pour les 10 prochaines années?
R: Dans 10 ans, j’espère que j’aurai développé une jolie gamme pour ma marque mais sans superflu avec des références cohérentes et complémentaires mais sans créer de besoins inutiles. J’ai aussi comme projet de développer de plus petites gammes qui viendraient compléter l’offre actuelle avec des soins plus spécifiques pour maman & bébé ou les ados & jeunes adultes, par exemple. Et qui sait, peut-être exporter mes produits vers d’autres pays.
Q: Et plus proche de nous. Pour la fin de l’année, tu vas demander quoi au Père Noël ?
R: Rendre les produits Seconde Nature disponibles dans toutes les pharmacies de Belgique (UPDATE: c’est désormais chose faite!). J’aimerais aussi finaliser deux nouvelles formules qui me tiennent à coeur ; celles d’un soin équilibrant pour les peaux à problèmes et celle de l’huile visage confort tous les types de peaux. Et enfin, terminer le projet de « coffret découverte » qui serait composé de formats voyage de nos références phares.
Q: Une future collaboration qui te fait rêver ?
R: J’aimerais beaucoup travailler avec Julien Kaibeck (une référence dans le domaine de la cosmétique bio et président de l’Association Slow Cosmétique). J’ai de l’admiration pour lui et son travail et on pourrait peut-être développer une gamme de soins masculins.
Q: C’est quoi l’ambiance de travail chez Seconde Nature ?
R: Une playlist de musique folk, mon adorable chienne Veda qui fait la sieste sur le carrelage rétro, des plantes grasses un peu partout et toujours un petit truc dans l’air, soit les senteurs des produits ou le parfum d’une formule en test ou encore un extrait aromatique.
Q: S’il ne devait y en avoir qu’un … quel est le produit dont tu es le plus fière?
R: Question difficile évidemment, je suis fière de mon travail, de mes produits mais j’accorde une petite mention spéciale à la crème mains. Ultra concentrée en actifs de première qualité (ce qui est rare pour une crème mains car les formules sont généralement très basiques), 100% naturelle et made in Belgium, avec une senteur totalement inédite sur des notes de mélisse. Mais aussi un tube airless anti-gaspillage pour consommer le produit jusqu’à la dernière goutte. Question qualité et cohérence, je n’ai pas trouvé comment faire mieux. A mes yeux, elle est parfaite.
Q: Et si tu n’avais pas été entrepreneuse dans le secteur de la beauté, quel métier aurais-tu aimer exercer ?
R: Ah ah, eh bien, je crois que j’aurais adoré devenir vétérinaire. Plus petite, j’aurais bien recréé un Arche de Noé à l’intérieur de la maison (rire). Sinon danseuse, au Crazy Horse peut-être. Non je plaisante. Par contre, je crois vraiment qu’être journaliste cela m’aurait plu.
Q: Tu as un sacré caractère. Après tes études, tu ne trouves de job qui te convient. Tu décides donc de créer ton propre emploi. C’est osé. Selon toi, le succès de ton projet, il s’explique comment ? Par ta personnalité de super business woman ?
R: Il y a différentes choses évidemment mais je crois que certains traits de caractère m’ont aidés à réaliser mon projet. Je suis une perfectionniste et une jusqu’au-boutiste. Dans la vie, je n’aime pas faire les choses à moitié, ça a été toujours été comme ça. Quand je démarre un travail, je ne lache pas l’affaire avant d’être arrivée au résultat que je me suis fixée. Je suis également extravertie et fonceuse et puis fondamentalement, j’aime les gens, qu’ils soient d’horizons ou de convictions diverses. Je n’ai pas de mal à aller vers les autres et c’est essentiel pour se créer un réseau et faire décoller son business. Même si je suis encore intimidée dans certaines situations et face à certaines personnes, je ne vais pas hésiter à y aller et à tenter ma chance. Dans la plupart des cas, c’est payant et au pire, c’est simplement mon amour propre qui en prend un coup… rien de bien grave donc. Je pense aussi que je suis quelqu’un d’assez intuitif et de cohérent avec moi-même, vis-à-vis de mes convictions. Il est impossible pour moi de me lever tous les matins pour faire quelque chose qui n’a pas de sens et ne respecte pas les valeurs de vie qui me sont chères. Faire l’autruche, je n’y arrive pas. Il était donc capital que ce qui occupe 80% de mon temps, à savoir mon travail, respecte mon éthique personnelle et serve quelque chose de positif pour le plus grand nombre. Il est selon moi capital de rester fidèle à qui on est pour réussir un projet d’entreprise.
Photo: Virginie Delaby
Q: 80% de ton temps, c’est énorme. Penses-tu que le projet Seconde Nature pourrait te changer? As-tu peur de te perdre dans l’aventure?
R: Oui ça m’arrive. Je me pose pas mal de questions parce que lorsque l’on est passionnée, on se livre corps et âme dans son boulot. Parfois trop. Je ne dirais pas que je suis une éternelle insatisfaite mais il m’est difficile de m’arrêter tant j’ai envie de faire progresser et développer mon projet. J’ai un peu de mal à déléguer. Et puis, avec les outils d’aujourd’hui (smartphones, tablettes, etc.) il est difficile de vraiment scinder vie professionnelle et vie privée. Ce n’est pas évident de se préserver et de s’octroyer du temps pour soi, la famille et les loisirs. Je pense que Seconde Nature m’a rendue accro au travail.