Presque scientifiquement, il est “fashion editor”, ou consultant en ADN de marques. Carven, Paule Ka, Véronique Leroy, Petit Bateau, Kenzo, Cartier, Longchamp… Depuis 3 tomes, il se penche en prime sur la chimie d’un humanisme consommé.
En 2012, Benoît Béthume se lançait dans l’édition d’une collection de neuf opus artistiques et intimistes (ce qui les rendait paradoxalement universels).
“Mémoire Universelle”, objets d’arts à peine identifiés et sans business plan attaché, pour l’instant un triptyque qui observe, digère et renvoie la vie qui palpite, ses turpitudes, son incompréhensible beauté.
Avec la complicité de Béatrice Gross, curatrice de renom et experte en art contemporain, Benoît Béthume investigue à chaque édition les profondeurs de la nature humaine. D’abord, il a exploré les surprises de « Oh, l’amour ! », puis tenté de surmonter notre nature instinctive avec « Manimalisme ».
Last but not beast, le 3ème volume, « Never say goodbye », est dédié à l’icône de mode Manuela Pavesi, mentor et amie de Benoît, disparue en 2015. Lorsque la maladie a remporté cette partie-là, l’auteur s’en est trouvé « coupé dans son élan », cherchant à tâtons comment continuer à travailler sans son regard à elle, qui avait cette belle faculté de mettre chacun face à lui-même, l’air de ne pas y toucher.
« Never say goodbye » fouille et consolide la mémoire, universelle et propre, c’est le témoignage d’une révélation, d’un chemin vers la surface, de l’acceptation que le dernier chapitre peut arriver alors que l’histoire n’est pas finie. Heureusement pour Benoît, il lui reste quelques opus à remplir pour poursuivre sa réflexion existentielle.
“Manuela Pavesi n’a jamais été aussi présente dans ma vie que depuis qu’elle est partie. C’est devenu une obsession – ce qu’elle a éveillé en moi, ce que je
crée, grâce à elle mais sans sa bénédiction désormais. J’ai senti que c’était une porte ouverte pour m’exprimer d’une autre manière, transcrire l’étrange instinct qui pousse en nous quand nous sommes face à des changements radicaux, c’est ma manière de rendre hommage à son esprit qui ne connaissait pas la peur.
Tant qu’il y a la mémoire, il n’y a pas de fin, cela a été, comme on l’a vécu. Never say goodbye. »
A travers l’art, la mode, la musique, l’écriture… Mémoire Universelle décrypte les cycles, la survie, la récupération, le changement, le souvenir et la transformation pour mieux comprendre que ce qu’il y a eu sert à embrasser ce qu’il y aura, et constater que la fin n’existe peut-être pas, in fine.
Mémoire Universelle, tome 3/9, 300 page, broché, entoilé, 4 couvertures différentes, Editions d’art Laconti, 45 euros, sera disponible à partir du 18 novembre 2016, notamment chez Hunting and Collecting où le lancement aura lieu ce vendredi 18/11 à 20h.