Gastronomie – Où sont les femmes ?
Reines du fooding, méconnues du Michelin Dans son livre Elles sont chefs (Flammarion), Gilles Pudlowski, célèbre chroniqueur gastronomique alsacien, dit des femmes-chefs : « Elles donnent à voir une autre idée de la cuisine plus finaude, plus sensuelle, plus chaleureuse, plus audacieuse parfois. »
Avec un indéniable sens pratique, les femmes produisent de superbes bouquins culinaires (parmi mes chouchous dont je vous reparle asap : A la Table de May, La Cuisinière du Cuisinier, Le Livre de Cuisine de Zana, …) ; elles nous simplifient le quotidien (Julie Andrieu, Anne-Sophie Pic, …) ; assouvissent nos envies de chocolat (Trish Deseine) ; nous initient à de nouvelles associations (Danièle Zaif, Fumiko Kono) ; se font prêtresse du bio (Valérie Cupillard, Laurence Salomon, …) ; initient des blogs gourmands à grands succès (comme le chocolateandzucchini.com de Clotilde Dusoulier) ; s’affichent dans et gagnent Top Chef ; ouvrent des lieux inspirés (on pense à Chez Josy à Boisfort, à Oups, un bar à soupe place Flagey, ou à Lilicup) …
Pourtant, la gent féminine est statistiquement sous représentée dans la haute gastronomie. Bizarre, quand on songe au rôle nourricier dévolu, partout et de tout temps, au ‘sexe faible’. Voilà, c’est fait, le cliché est planté : d’un côté, les femmes, ces mères éternelles, celles qui nous alimentent au quotidien, à grand renfort de recettes cousues avec le cœur, de popotes gérées dans un souci d’économie domestique et de menus ordinaires.
De l’autre, les hommes, dont l’implication à la chose culinaire relèverait plus volontiers du grand art et serait du ressort de la Création.