Bruxelloise engagée, Alice rêve en grand et secoue le centre-ville à coups d’expositions artistiques contemporaines dans sa galerie comme au MIMA. Rencontre chez elle, à Molenbeek.

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Alice Van Den Abeele credit photo Celine Pecheux

Galeriste, Alice est aussi la curatrice du musée MIMA à Molenbeek et, à 40 ans, a vécu un peu partout dans le monde. « J’ai grandi à la campagne, en périphérie bruxelloise. À 15 ans, j’ai passé mon bac à Oxford avant d’étudier l’architecture d’intérieur à Londres puis l’histoire de l’art à Boston. J’ai commencé à travailler dans une galerie à New York avant de déménager à Paris. Un samedi soir, alors que j’étais de passage à Bruxelles, j’ai rencontré celui qui allait devenir mon conjoint et mon associé, Raphaël Cruyt. Je suis revenue vivre à Bruxelles par amour. On a organisé une expo ensemble. ça a été le déclic. On voulait ouvrir une galerie accessible à tous avec des bouquins, des coups de cœur et des œuvres dans un quartier multiculturel en mouvement permanent… Molenbeek est apparu comme une évidence. Alice Gallery a douze ans maintenant. » (Alice Gallery, rue du Pays de Liège 4, 1000 Bruxelles. www.alicebxl.com)

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Le Millenium Iconoclast Museum of Art

Il y a deux ans, Michel et Florence de Launoit nous ont proposé d’ouvrir ensemble un musée d’art contemporain à Bruxelles avec une programmation accessible et éclectique. On a tout de suite été emballés. On devait ouvrir le MIMA le 22 mars 2016, le jour des attentats… Une coïncidence qui a donné au musée une portée symbolique forte. Il est plus que jamais un liant social. Une porte ouverte vers des cultures et des mondes différents via le travail d’artistes percutants. (MIMA, quai du Hainaut 41, 1080 Molenbeek-Saint-Jean. www.mimamuseum.eu)

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Son quartier

Je vis à Molenbeek depuis douze ans. Tout n’y est pas noir ou blanc. Il y a beaucoup d’initiatives positives, comme la piste cyclable aménagée le long du canal. Tous les matins, je l’emprunte pour amener mes enfants à l’école. On s’y bouscule alors qu’il y a quelques années, l’endroit était glauque et désert. C’est un quartier immense aux mille facettes, des dizaines de nationalités y cohabitent et ça se passe plutôt bien. Un musée d’art moderne à Molenbeek ? Une évidence ! Les événements nous ont donné encore plus envie de faire vivre le centre-ville en y attirant des gens.

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Sa vie de famille

Gérer une galerie, trois appartements en location sur Airbnb (www.encorebrussels.com), un musée et une vie de famille avec deux enfants demande pas mal d’organisation. Raphaël et moi, on est super complémentaires. On travaille, on vit ensemble et pourtant on a toujours quelque chose à se raconter. Je suis plutôt instinctive, il est plutôt réfléchi. Il est casanier, je suis un pigeon voyageur. On forme une véritable équipe dans la vie privée comme professionnelle.

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Dans leur appartement, les murs sont couverts d’œuvres d’amis artistes, même dans la chambres des enfants.

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En cuisine

Je suis contre le gaspillage et j’aime réussir à cuisiner un bon repas avec ce qu’il reste dans le frigo. On mange essentiellement bio. On va faire nos courses chez Färm, sur la place Sainte-Catherine. (www.farmstore.be)

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Sa routine healthy

Je suis tout le temps en mouvement. Pour me détendre, je me balade dans la forêt de Soignes. Je pratique le yoga. En ville, je me déplace uniquement à vélo. Du coup, j’ai besoin d’être confo et bien dans mes baskets.

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Sa vision de l’art contemporain

Aujourd’hui, sont uniquement considérés comme artistes contemporains ceux qui ont la cote sur le marché de l’art. Pour moi, cette définition n’a pas de sens. Est artiste contemporain un acteur engagé qui parle, grâce à différents médiums, de la société dans laquelle il vit. Qu’il soit taggeur, graffeur, peintre ou sculpteur. Peu importe.

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Œuvre de l’Atelier Pica Pica. www.picapica.be

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L’art et la culture sont de puissants liants sociaux. Mon but ? les rendre accessibles au plus grand nombre

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Ses passions

J’aime le voyage… Pas dans le sens « prendre un billet d’avion et bronzer sur une plage », mais quand cela signifie rencontrer une personne incroyable par hasard, flâner dans la ville et découvrir des endroits insoupçonnés. J’aime être étonnée, secouée par ce que je vois. Je ne pourrais pas vivre sans œuvres autour de moi.

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À 21 h, on déconnecte. On éteint tout et on regarde une série sur Netflix. La dernière en date ? « Narcos », sur Pablo Escobar. Addictif !

Son livre de chevet

« Bruxelles, un hameau dans un marais » de Marc Didden (Éditions Luster). Cette déclaration d’amour à Bruxelles me touche. Après avoir sillonné le monde entier, je me suis rendu compte de la richesse multiculturelle et du potentiel de ma ville. Aujourd’hui, je veux ajouter ma pierre à l’édifice pour la rendre encore plus attrayante artistiquement.

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