Une Maison qui a marqué l'histoire de la Haute Couture française et l'ultime avant-garde expérimentale ont défilé lundi. Une rencontre de modernités, pour des collections différentes et pourtant d'une délicatesse complémentaire rare.
L'extraordinaire imaginaire d'Iris van Herpen
Cette collection, plus que de la mode, c'est de l'art. Comme toutes les autres. Des pièces irréelles, d'une beauté presque absurde.
Iris Van Herpen est une pionnière, une scientifique qui hybride des vêtements à la fois organiques et cybernétiques.
Quand elle dessine, la créatrice néerlandaise écoute de la musique. D'ailleurs son compagnon est musicien. Passant des heure à skyper avec les chercheurs les plus avancés au monde, elle assure que le processus d'exploration est aussi important que le résultat. Au début de sa réflexion, Iris van Herpen, extrêmement intuitive, est inspirée par des choses simples autour d'elle : « Je m'intéresse à l'invisible et à l'impalpable. Je peux passer des heures, parfois des jours dans une sorte d'état d'autohypnose, à laisser mon imagination façonner mes rêveries sous forme de mode. J'ai besoin de ces pauses contemplatives. » Pour elle, en chaque chose, il est toujours question de sciences. « La technologie peut étendre nos sens, ouvrir notre vision du monde. »
Cette saison, baptisée “Between the Lines”, fouille "les imperfections des systèmes et structures concomitamment dans les mondes physiques et digitaux." Vous avez saisi ? Si pas, plongez dans vos perceptions comme dans cette collection. Les robes sont vibrionnantes, presque vivantes. Le son les anime, la vie les habite. Vous ne me croyez pas ? Ce n'est pas de la métaphysique, c'est de la géométrie. Un peu de génie. Beaucoup de travail. Et une masse considérable de poésie.
Regardez cette galerie. Pour vibrionner, vous aussi...
La joie authentique chez Schiaparelli
Depuis sa renaissance, Schiaparelli explore saison après saison des voyages narratifs et poétiques interprétés en tissus. Toujours proche d'un certain surréalisme cher à Elsa, la fondatrice de la Maison, cette collection Haute Couture mixe "objets contemporains" - le bomber à volants froncés rose shocking, les cuissardes à talons de plexi de couleurs dégradées - et codes de voyages vers l'orient.
Les kimonos japonais et hanfus chinois qu’Elsa Schiaparelli affectionnait deviennent vestes cintrées brodées, les matières, les couleurs, les motifs et les textures semblent voiler la précision d’une architecture géométrique. Pour les motifs, des visages et des bras imprimés en aplats, à la façon d'un Guy Bourdin ou d'un Jean Cocteau. Le homard qui la liait à Dali est réinvité pour cet été, car on n'invente pas de nouveau voyage sans se souvenir de l'héritage. Amazone et geisha à la fois, la femme Schiap' explore, elle aussi.
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