Ce ne sont pas des têtes qu’ils chassent, mais des cœurs. On les appelle les «matchmakers». Avant, ils étaient des marieurs, mais le terme old school s’est pimpé pour coller à une réalité : tout le monde ne se satisfait pas des sites de rencontre. C’est là qu’interviennent les agences matrimoniales. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, elles existent toujours en Belgique et les clients sont bien présents. Ils ont entre 25 et 80 ans et un point commun : l’envie d’activer le mode « slow ». « Dans notre société, on veut généralement aller très vite. Ici, on préfère prendre le temps de nouer des relations de qualité », explique Candice van Leer, directrice de l’agence de rencontre Valérie Dax depuis 1970.
Mais comment travaillent les chasseurs de cœurs ? À l’ancienne, sans ordinateur. Marie de Duve, la collaboratrice de Candice, dispose plusieurs classeurs devant elle. À l’intérieur : des fiches individuelles et des photos pour se souvenir de chaque membre. Valérie Dax en compte mille environ. Après un premier contact par téléphone, les clients se rendent à l’agence pour un entretien. Une façon de cerner leurs envies, mais aussi d’effectuer un tri. « Certains viennent avec dix pages de notes sur ce qu’ils recherchent, nous leur disons de rester ouvert », raconte Marie, avant d’ajouter : « Cela nous arrive de refuser des gens. Si le feeling ne passe pas ou qu’ils sont séparés mais toujours mariés, par exemple, c’est non. » Les matchmakers mettent ensuite leurs membres en contact. Deux principes : pas de photo avant la rencontre et c’est toujours l’homme qui appelle la femme pour fixer le premier rendez-vous.