Mathieu de Mayer, chef maquilleur pour MAC a veillé avant et pendant toute la cérémonie des Magritte à ce que les personnalités présentes sur scène ne brillent que par leur talent.
En réalité, c'est une responsabilité plus subtile qui incombait à toute l'équipe. Selon Mathieu de Mayer, Belge rentré tout spécialement pour l'occasion de Philadelphie, « c'est toujours formidable de travailler avec MAC. Ce sont les maquilleurs les mieux formés que j'ai rencontrés. » Des éloges partagées par Inge Grognard, make-up artist star pour photos et défilés de mode, et qui ne jure que par les professionnels de MAC (qui ne nous a pas payées pour écrire ça).
Est-ce que les réseaux sociaux influencent les demandes en matière de maquillage ?
Mathieu de Mayer : "C'est évident. À New York, toutes les productions avec du budget sont calibrées pour séduire les réseaux sociaux : en particulier Instagram et Snapchat. On fabrique de l'instantané faussé et déconnecté. C'est comme si le cinéma fusionnait avec la mode, et qu'on vendait ça pour de la réalité. On assiste à un basculement de valeur de l'image, et c'est une exacerbation de l'ancien paradigme. Je crois fondamentalement qu'on reviendra bientôt à une beauté personnelle, intime à chacun, au lieu d'appliquer un pattern sur son visage. Je pense que l'ère où tout le monde veut faire « du Kim Kardashian » même si ça ne va pas avec sa morphologie, ne durera pas plus de quelques saisons encore. Je travaille aussi comme consultant image, pour aider les gens à se reconnecter avec la leur. Pour les rapprocher de leur essence, de leur famille, leur montrer qu'on peut être beau en ressemblant... à soi-même".
Quels ont été vos partis pris pour les Magritte ?
"J'ai pris sur moi d'accentuer les yeux, même si auprès des acteurs belges ce n'était pas toujours facile, car ils penchent toujours dans la discrétion et le naturel. J'ai donc créé du « travaillé indétectable », ce qui est très facile avec MAC. Le mot d'ordre : l'authenticité."
Être maquilleur, c'est être empathique ?
"Absolument. En appliquant sa sublimation à chaque personne, on voit leurs émotions, leurs potentiels. J'essaye de sentir le plus possible les besoins de l'individu. Et pour ça, le meilleur moyen, c'est de développer la communication et l'intuition."
Quels seront les tendances pour ce printemps ?
"On assistera à une grande floraison de vert. Du vert tropical, vitaminé, anis. Ce sera une ode à la nature, relevée de contrastes rubis, avec des rouges à lèvres profonds. Un retour aux années 70, un esprit « Groove is in the heart »."
Votre conseil ?
"Avant même de se maquiller, il faut se faire plaisir avec des soins. Se chouchouter, viser le réconfort. Et s'aimer ! C'est la clé de la beauté."