La coupe menstruelle, c’est l’espèce de gobelet que tu t’introduis dans l’intimité (et dans l’intimité) lorsque tu as tes règles, et qui te rend la vie carrément plus facile (mais non, pas forcément plus belle).
Ça a l’air fort dégueulasse, mais ça l’est beaucoup moins que lorsque tu t’enfonces bien loin dans le vagin des morceaux de coton blanchis au chlore, avec une ficelle qui pendouille, absorbe ton pipi, et te cisaille la cicatrice d’épisiotomie quand tu es mal assise.
Moins sale aussi que la couche autocollante qui t’arrache le poil si tu ne positionnes pas bien les petites ailettes sur les côtés de ta culotte, et qui, quand elle est remplie, n’est jamais bleue, comme dans la pub.
Non, la coupe menstruelle, c’est propre, net, et presque sans bavure.
Ne te fie pas à la première fois. Tu en connais, toi, des premières fois sympas à cet endroit là?
Tu choisis ta taille (plus de 30 ans ou déjà maman, d’office, c’est “grand”, et ça te cause tout de même un choc).
Tu l’enroules comme tu peux, puis, souvent, tu l’enfonces trop loin, alors qu’elle doit rester au bord (l’expression “en avoir ras-la-coupe” viens de là. Tu me crois, tu me crois pas…). Tu es gênée par la petite tutute qui dépasse et que tu n’as pas encore coupée à la bonne taille. Mais une fois que tu as le coup de main, tu es bien.
Elle se met en place, avec un petit effet ventouse que tu ne sens pas (oui, tu vas t’imaginer que tout tes organes vont être aspirés lors de l’extraction, mais c’est impossible, ne te fais pas plus bête que tu l’es) et qui évite les fuites. Tu vis ta vie des heures (6, 7, 8, une nuit entière!), sans peur. Même que quand tu pousses pour faire caca, elle ne bouge pas.
Puis tu l’enlèves. C’est pas glam. Parce que tu dois t’accroupir et enfoncer un doigt le long des parois pour annuler l’effet ventouse en question. C’est en général à ce moment là que l’Homme ou l’Enfant ouvrent la porte de la salle de bain. Pas glam donc. Mais ton tampon qui gît au fond de la cuvette, il n’était pas joli-joli non plus.
Une fois enlevée, tu vides le contenu dans les toilettes.
Bien sur que tu regardes, même si tu n’aimes pas ça. Tu regardes, c’est comme ça. C’est ton sang, ça va quoi.
Tu rinces la coupe (à l’eau courante si tu peux, mais si tu es dans un lieu public, tu penses à prendre une petite bouteille d’eau), tu te laves les mains et tu la réintroduis.
Non, c’est pas sale. Pas plus que quand tu tripotes ton applicateur de tampon après avoir serré la main de ton patron.
Si tu es maniaque, tu la fais bouillir de temps en temps pendant ton cycle (tu peux la mettre au lave-vaisselle, mais je t’entends déjà hurler).
Tu peux la garder des années, donc tu fais des économies, tu contribues à sauver la planète, tu adresses un grand fuck aux géants de la consommation, et tu n’es plus jamais en panne de protection.
Tu ne rampes plus jamais jusqu’au supermarché avec la culotte remplie de papier toilette roulé. Tu n’as plus jamais peur de faire des taches sur ta chaise de bureau.
Lance toi, tu verras, c’est presque farce d’avoir ses règles et de les gérer comme ça !
En vente une trentaine d’euros à l’Herboristerie Moderne, 87 rue du Marché au Charbon, 1000 Bruxelles. www.herboristeriemoderne.be et sur internet, en tapant “coupe menstruelle” (et pas “Two girls, one cup”, merci) dans un moteur de recherche.