Mannequin « simplement », non. Mais pour viser une carrière de top model, être sublime, fragile et peu fortunée, à vendre des tartes dans la rue en Russie comme Natalia Vodianova, ou un bout'chou fille de serveuse comme Kate Moss, ça ne semble plus suffisant.
Depuis que le clan Kardashian truste non plus seulement les front rows mais aussi les ouvertures de défilés (Kendall et Kylie Jenner en tête de line-up), que la sublime Gigi Hadid (fille de Mohamed Hadid, magna de l'immobilier palestinien, et de Yolanda Hadid, ancien mannequin, personnalité de la téléréalité et architecte d'intérieur néerlandaise) ramasse toutes les campagnes à succès malgré des mensurations qui, au début de sa carrière, n'étaient pas celles des top-types, la barre est placée plus haut. La ravissante Lily-Rose Depp n'est pas près de lâcher le trapèze de sa mère dans la cage dorée (et grande ouverte) de Chanel, Paris Hilton défile pour Philipp Plein, Jade Smith pour Vuitton, Willow Smith pour Chanel aussi, Lourdes Leon pour Stella McCartney, Kaia Gerber (fille de Cindy Crawford) pour Vogue Paris, Alice Attal (fille de Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal) pour Comptoir des Cotonniers, Iris Law (la fille de Jude) pour Illustrated People, et Ilona Smet (fille de David Hallyday) pour Zapa.
Que reste-t-il aux filles « normales » ? Pour Jessie Van Osselt, agent & scout pour l'agence Just Jess, le nombre de followers sur les réseaux sociaux de ces stars issues de dynasties (et non pas de la série, il faut suivre), pèse beaucoup dans la balance : « A deux jeunes femmes égales, les marques choisiront celles qui a le plus d'abonnés. » Difficile alors de concurrencer Kendall (74 millions de followers Instagram) et Gigi (seulement 29 millions, le petit chat). Mais selon Jessie, il reste un espoir : « tout le monde recherche aussi le côté « exclusif ». Or une « fille de », on l'a depuis toujours sous le nez. Il existe encore des agences, des directeurs de castings, des marques, qui rêvent de dénicher une personnalité différente, un visage nouveau, de créer la surprise. C'est un peu l'effet « chasse au trésor ». La réalité fait qu'on doit jouer avec deux mondes : celui des célébrités, et celui d'Instagram. Le milieu du mannequinat ne fait pas exception ». Ce ne sont pas les belles héritières qui s'en plaindront.