Une identité gravée dans le cuir : ainsi la créatrice basée à Berlin ancre-t-elle le féminisme dans une forme de fétichisme.
Elle a été découverte au Festival de mode d’Hyères, révélée par son usage immodéré et envoûtant du cuir. Sa pièce phare, la «Strap Skirt Stripes», jupe formée de lanières et déclinée dans différentes couleurs, a jeté sur les podiums de la fashion week de Berlin des «momies» sexy ultra et assertives, des créatures envoûtantes cintrées de lanières vernies, des ingénues à la carapace en agneau doux. Depuis deux ans, le Berlin Fashion Council la suit de près.
La collection PE2017 de Marina Hoermanseder, très «jeunes filles en fleurs de cuir», apporte une légèreté dans la séduction, avec des bustiers découpés et des accessoires sold-out à peine affichés sur l’un des quatre sites et sept points de ventes physiques où elle distribue ses pièces. Son sac «seau» est un it-bag. Un beau démarrage pour une créatrice indépendante qui construit sa maison progressivement : «chaque pièce est fabriqué à la main dans notre studio, et nos cuirs proviennent de Belgique et d’Italie.»
Une marque émergente, mais loin d’être confidentielle : pour une shooting destiné au magazine W, Rihanna en body de cuir rouge clouté a incarné une très vénéneuse amazone post-Apocalyptique, adoubant Marina au passage dans le monde paradoxalement fermé de l’underground populaire.
Car lorsque l’on observe le travail de cette sculptrice de cuir, on pense autant à l’univers du film Crash de David Cronenberg qu’à une Alice aux pays des Merveilles, SM juste ce qu’il faut pour réveiller le lapin. Inutile de boucler vos ceintures : Marina Hoermanseder l’a fait pour vous.