Au lit, un homme qui retire son préservatif sans prévenir sa copine (ou son mec), ça s’appelle du stealthing. Focus sur une agression sexuelle inquiétante et écoeurante.
«Agression sexuelles écoeurante», c’est en quelque sorte un pléonasme mais on avait envie de rajouter l’adjectif pour bien enfoncer le clou, et faire passer notre sentiment de dégoût. Vous l’avez peut-être remarqué, les médias évoquent en ce moment une «nouvelle tendance sexe», dont on parle généralement très peu: le stealthing. On est pas sûr que la pratique soit récente et on est mitigé sur le mot «tendance», on ne va pas vous expliquer ici tous les bienfaits du miel pour nos zones érogènes… Stealth signifie «ruse» en anglais et ça devrait déjà vous donner une petite idée du phénomène. Il s’agit en fait de retirer son préservatif pendant l’acte, sans que sa/son partenaire soit au courant.
#stealthing, although not something new, is just another product of rape culture and male privilege. It is non-consensual sex.
— Jeremy Martin (@jeremymartin72) 26 avril 2017
Des groupes Facebook auraient d’ailleurs été créés pour que les gros beaufs s’encouragent les uns les autres et se donnent des conseils pour essayer cette pratique (ce qui n’est pas sans nous rappeler la page immonde de revenge porn «Babylone 2.0»). Si on parle du stealthing aujourd’hui, c’est parce qu’une étude sur le sujet a été réalisée par Alexandra Brodsky pour le Columbia Journal of Gender and Law. L’Américaine explique qu’il est important de mettre un mot sur le phénomène pour pouvoir le dénoncer. «Beaucoup de mes amies ont subi des maltraitances sexuelles qui ne sont pas considérées comme faisant partie du répertoire reconnu de violences basées sur le genre. Pourtant elles semblent puiser leurs racines dans la misogynie et le manque de respect», raconte Alexandra Brodsky au Huffington Post.
«Mon but, c’est de fournir un vocabulaire, de donner aux gens des moyens d’en parler. Le stealthing est trop souvent vu comme du «mauvais sexe» au lieu d’être qualifié de violence». En Suisse, la pratique a d’ailleurs été considérée comme un viol en janvier dernier, un homme a été condamné à un an de prison avec sursis pour avoir retiré son préservatif sans informer sa partenaire. Le consentement, ce n’est pas juste d’être d’accord de finir la soirée au lit.
Victime de stealthing, on pense pilule du lendemain et dépistage des IST. On se rend aussi sur www.violencessexuelles.be, un site bien fait où trouver des conseils et la marche à suivre pour porter plainte. Et depuis novembre dernier, un numéro gratuit SOS viol a été créé (0800 98 100), on n’hésite pas à appeler.