Le retour de l’été se fête ! Bozar et Visit Brussels honorent les disciplines hip-hopiennes – le rap, le breakdance, le DJing et le graffiti – avec un projet interactif : Yo Brussels Hip-Hop Générations !

De la clandestinité à la renommée, le hip-hop a traversé les années et les frontières – né en 1970 à New York dans les ghettos afro-américains, le mouvement s’installe en Belgique au début des années 80 – avec vie et frénésie, sur fond de revendications et d’expressions artistiques. Au fil du temps, de génération en génération, cette contre-culture, riche de sa diversité, s’est édifiée. N’étant plus uniquement réservée à un public de niche, elle a désormais rejoint la culture dominante. Tour à tour, les artistes se sont appropriés le véritable phénomène mondiale du hip-hop, ils se sont professionnalisés, ont pimenté leur flow de tonalités instrumentales (le petit prince du rap Roméo Elvis s’électrolyse du beat mystique morale du producteur bruxellois Le Motel), cautionnent la chanson française (en 1994, Mc Solaar rap les textes de son Nouveau Western sur Bonnie Clyde. Au milieu des années 2000, Soprano inventera même l’expression “variété urbaine” pour célébrer ce mélange des genres musicaux) et invitent l’art urbain à leur univers artistique (Vincent Glowinski, alias “Bonom le singe boiteux”, a débuté sa carrière dans la rue. Il est finalement sorti de l’ombre et expose désormais ses oeuvres dans des grandes institutions d’art).

Bozar temple du hip-dop

Le haut lieu de l’art à Bruxelles dresse le portrait de l’histoire du hip-hop en Belgique. L’exposition Yo Brussels Hip-Hop Generations plonge le public au coeur de la culture, à travers un parcours historique : des pionniers des années 80 (Benny B, BRC, pour l’anecdote le célèbre sculpteur Arne Quinze était un pionnier du graf) et leurs centres névralgiques (Galerie Ravenstein, la plaine de la Basilique de Koekelberg…), aux rappeurs populaires qui se sont émancipés de l’image “underground” (Bajoli, Scylla, Damso, Caballero & JeanJass) en passant par l’époque des grands contestataires et leur folle conquête des rues et des trains sur lesquels ils laissent leur empreinte engagée à la bombe et au spray (De Puta Madre, CNN, Starflam, Bigshot).

Pour l’occasion, le palais des Beaux-Arts invitent les visiteurs à vivre le hip-hop : en s’essayant au breakdance dans le Hall Horta, à l’impro rap dans les rapboots et au graffiti sur le Golden Wall.

Copyright Maïté Renson

Le parcours historique, qui sera inauguré le 27 juin lors d’une soirée spéciale, expose et représente la rencontre entre la contre-culture par excellence et les institutions artistiques.

Icone citation

“Présenter l’expo à BOZAR en intégrant la richesse et les codes du lieu était une évidence pour faire entrer le grand public dans la culture du hip-hop” Adrien Grimmeau, commissaire de l’exposition

L’idée est donc, d’emmener les visiteurs au coeur du mouvement, à travers une présentation thématique, institutionnalisée certes, mais qui évoque les enjeux du hip-hop et respecte ses thèmes souvent choquants, parsemés de messages parfois virulents et de textes agressifs ; exposés sans tabous mais avec justesse.

Cris Prolific, Defi J et Smimooz_Photo Vivian Hertz

Bruxelles en scène

Une programmation urbaine, en partenariat avec le MIMA, Detours Festival, Souterrain Production, Stikstof ou encore le Vaartkapoen, animera les rues et les centres culturels de la capitale. Les curieux, les inconditionnels ou les amateurs de rap pourront goûter à l’ambiance du hip-hop lors de nombreuses prestations et ateliers. Le 13 juillet, DJ Odilon (un Français installé à Bruxelles depuis une dizaine d’années), qui a été champion du monde de deejaying en 2010, et Primitiv, beatboxer bruxellois, vont faire vibrer la capitale le temps d’un DJ-set alliant scratch, beatbox et mixing. Des nocturnes seront organisées et placeront sous les projecteurs les différentes disciplines de la culture hip-hop : spectacle de danse contemporaine “Déjà-vu” de Julien Carlier (la soirée devrait avoir lieu le 8 septembre selon Benoît Quittelier, curateur de l’événement), performance de Yassin Mrabtifi, battles de rap, etc.

Ami lève ton verre au nom de la culture hip-hop !

Les jeudis soirs, l’expo Yo. Brussels Hip-Hop Generations battra la mesure, jusqu’à 21h, avec des performances live, des battles, des artist-talks et des débats autour des enjeux du hip-hop. Le tout, autour d’une bonne bière fraîche – et belge, bien entendu – servie à son Summerbar spécialement pour cet évènement phare. Au frontibus, au mentibus, au ventribus, au sexibus, aglouglouglou !

Amoureux de Hip-hop et amateurs de beats urbains, vous avez manqué le festival Fire is Gold ? Cette fois, sortez vos agendas !

C’est Quand ? Du 28 juin au 17 septembre C’est Où ? Dans tout Bruxelles et, en particulier, au Bozar, Rue Ravenstein 23 

Audrey Depuydt