Les deux super nanas derrière le phénomène C O C O , C pour Chloé Sengier, C pour Candice Thielemans, ont rendu ses lettres de noblesses au Donut, O.
Les deux jeunes entrepreneuses (Chloé 27 ans et Candice 28 ans) ont lancé C O C O DONUTS au début de l'année : une success story qui a vite mis l'eau à la bouche des amateurs de bouées sucrées. Il faut dire que leurs petites gourmandises percées au centre et recouvertes d'un glaçage ont vraiment tout pour plaire. Leur donuts sont beaux, ils sont bons et se savourent avec amour - loin des clichés des donuts industriels gras et sucrés qu'engloutit Homer Simpson d'épisode en épisode.
1001 couleurs et saveurs
Citron, spéculoos, caramel au beurre salé, fruits rouges, cuberdon, sucre-cannelle, chocolat noir, thé matcha, noisettes concassées, rose, fruit de la passion, oreo... En cuisine, les pâtissières autodidactes multiplient les expériences culinaires et elles s'en donnent à coeur joie.
Résultat ? Un produit artisanal à la fois gourmand et léger aux parfums surprenants - de la haute gastronomie en comparaison aux beignets américains traditionaux : "La pâte C O C O est briochée et le glaçage est minutieusement coqueté. Aux Etats-Unis, on nomme ce type de donuts des Gourmet Donuts" explique Chloé - Blondie ou Clou pour les intimes. A base d'ingrédients bio et/ou locaux, aux goûts bien de chez nous ou des plus exotiques, les pâtisseries C O C O DONUTS ont secoué la capitale. Gros coup de projecteur.
Qui qu'a vu C O C O ?
Dans la petite ruelle Saint-Anne, qui donne sur la très chic place du Sablon, on découvre à côté du bar Clandestin, une petite boutique avec quelques tables joliment dressées au soleil. Derrière la vitrine, où l'on peut lire en grandes lettres C O C O - The donuts shop Brussels, Chloé et Candice servent une étudiante qui a eu vent de la nouvelle sensation foodie. "Quel goût me conseillez-vous ?" On a vite compris le désarroi de la cliente lorsqu'on découvre à notre tour les nombreux délices entreposés sur le comptoir. En principe, on est venues pour rencontrer les deux femmes qui sont derrière cette bonne adresse bruxelloise mais on ne peut s'empêcher d'en faire l'inventaire et de se demander quel saveur on rêverait de déguster. La jeune fille s'est enfin décidée pour un donut aux fruits de la passion et sort les yeux pétillants d'impatience de mordre à pleine dents sa jolie acquisition. A nous maintenant.
Chloé nous attendait : "C'est vous que j'ai eu au téléphone tout à l'heure ?" Oui, c'est nous. Prévenante, elle nous demande si l'on souhaite boire quelque chose et désigne de la main un grand tableau noir sur lequel les boissons ont finement été listées à la craie. Au palais des Donuts on trouve donc aussi des thés, froids ou chauds, d'ici et d'ailleurs, des cafés plus gourmands les uns que les autres, des limonades en veux-tu en voilà et des sodas 100% naturels sans sucre ajouté Simone a soif! Un brin patriote, on opte pour un café latte saupoudré de spéculoos.
Entre deux gorgées, on articule : D'où vous est venue l'idée des Donuts? Candice fait la moue. Lacée de répondre à l'incontournable question, elle se tourne vers Chloé qui machinalement proclame : "En rentrant d'un long voyage en Australie, où les Donuts étaient en vogue, on a décidé d'ouvrir notre propre business et de redorer l'image du beignet américain en le revisitant à la Belge." Pari réussi. "En Australie, ils prennent la spécialité très au sérieux, on s'en est inspirées et avons mis un point d'honneur à confectionner un produit de qualité sans conservateur, sans colorant, sans ingrédients chimiques et composé de produits bios ou locaux de préférence." Enchéri Candice.
Aux prémices du phénomène devenu viral, une communication bien orchestrée. "Pour se faire connaître, on a joué la carte du buzz et du bouche-à-oreille." L'engouement sur la toile ne s'est pas fait attendre ; les internautes conquis par les publications Instagram colorées de C O C O ont relayé l'info et les commandes ont suivi. D'abord, un e-shop qui livrent des donuts comme des petits pains, ensuite un pop-up store où les clients défilent par milliers, et bientôt une franchise : C O C O a le vent en poupe ! "On va ouvrir une seconde boutique Avenue Jansson en septembre" annonce Chloé avec enthousiasme. Devant notre mine inquiète, Candice s'empresse d'ajouter : "On a encore du boulot car on tient à agencer les lieux nous-mêmes pour que l'enseigne garde son cachet. La déco, unique et originale, on la chine, à nos heures perdues, dans les brocantes de la ville."
Victime de son succès C O C O ? Jamais. "Se franchiser ne signifie pas que l'on va devenir une chaîne à l'américaine comme Dunkin' Donuts" continue Candice. Nous voilà rassurées. On a soudain hâte de découvrir le nouveau cocon des deux passionnées. Pour l'heure, on demande quel est leur donut favori : Fruit de la passion, sans hésitation pour Chloé. Pour Candice, le choix est plus compliqué - c'est qu'elle les aime toutes ces petites bouées sucrées - : "Ils ont tous leur petit moment de gloire, pour l'instant le cuberdon connait son apogée. Il est vraiment bon." Ses acquis en marketing ne sont décidément jamais bien loin et notre curiosité (de mouton de Panurge) non plus : on décide de goûter à la tendance. En plus d'être photogénique, le Donut Cuberdon fond agréablement dans la bouche, émoustille les papilles et colore le palais d'une douce teinte pourpre. Un plaisir (coupable ?) qui ne masque pas.
Il y'a ceux et il y'a celles qui restent planter à Bruxelles, et puis il y'a Chloé et Candice. Grandes voyeuses dans l'âme, elles comptent retourner vivre à l'étranger. Heureusement, pour notre plus grand bonheur, les fondatrices de C O C O ont encore du donut sur la planche. Partir constitue un désir d'avenir : "on va rester en Belgique encore un bon moment afin de gérer la nouvelle boutique et seulement lorsque nos bébés seront bien implantés à Bruxelles on pourra envisager de quitter la patrie."
Rendez-vous au 36 Rue Sainte-Anne au Sablon pour une pause gourmande. (3,5€ le donut ou 6 pour 20€ et 9 pour 30€).
Audrey Depuydt