Elle décide alors de les aider en lançant un projet qui fait rimer mode et solidarité. Comment ? En leur apportant des tissus de qualité mais aussi son expertise de styliste pour créer des pièces modernes, susceptibles d’intéresser les fashionistas du monde entier. « Je pars du principe qu’il faut apprendre aux gens à creuser un puits plutôt que de leur donner de l’eau. Je leur ai expliqué que c’était plus agréable de porter une robe en lin que du synthétique, par exemple. Je leur montre aussi comment rendre leurs créations plus contemporaines, plus trendy afin qu’elles plaisent aux clientes étrangères ». Résultat ? Des vêtements, des accessoires et des objets de déco design bleu indigo. Pour un coussin, il faut compter généralement 90 euros et pour une robe, 250. Tout est évidemment fait maison et chaque pièce est unique. Un argument de taille pour les modeuses qui ne veulent pas arborer le même outfit que leurs copines.

« Le processus de teinture est long mais fascinant. Les femmes font d’abord macérer les plantes pour obtenir le pigment, elles trempent ensuite de nombreuses fois le vêtement dans une cuve avec de la poudre d’indigo. À ce stade, le tissu, tout comme le liquide, est vert. Ce n’est qu’au contact de l’air qu’il s’oxyde et devient bleu. C’est un spectacle magique. On peut aussi nouer ou plier le tissu avant de le teindre pour que certaines parties restent blanches. Cela crée un effet tie and dye qui me rappelle la tendance hippie des seventies. On ne sait jamais exactement comment le vêtement va ressortir, les motifs sont uniques et c’est là tout le charme de ce travail ».