Loin des chaînes hôtelières standardisées, le Jam Hotel n’est pas seulement une destination de city trip, cool et détendue, mais une résidence d’artistes multidisciplinaires inspirante qui invite l’art et la culture dans ses murs. Portraits.
Entrepreneurs téméraires, artistes protéiformes, agitateurs de soirées insolites: ces trois figures photographiées sur le rooftop du Jam Hotel ont uni leur talent pour perfuser l’agenda bruxellois d’initiatives (haut) perchées. Portraits express et beaux projets triés sur le volet.
Jean Michel André: Le guru de l’hôtellerie conceptuelle
Grâce à lui, entre le Chelton dans lequel se cache la it-cantine healthy Henri et Agnès, Le Berger ancien hôtel de passe mythique dont l’esprit sexy a été préservé et le Jam qui, comme son nom l’indique, est le spot arty où crécher au cœur de la capitale, les nuits sont belles à Bruxelles. Loin des chaînes hôtelières standardisées, ses hôtels offrent en plus d’un cadre original, des expériences artistiques, culinaires ou lifestyle inédites.
Votre philosophie de l’hôtellerie ? « Quand on ouvre un hôtel on doit d’abord plaire à ses voisins car ce sont eux les meilleurs ambassadeurs qui feront fonctionner le bouche-à-oreille. Un hôtel ce n’est plus uniquement un lit, une salle de bain et un petit déjeuner comme dans les années 80’. C’est aussi l’endroit où vivre des expériences, ressentir le pouls d’une ville, y rencontrer des artistes et créateurs comme lors de l’événement Pop Up The Jam que l’on a organisé ici en mars dernier. »
Votre réseau ? “Je suis comme un chef d’orchestre qui s’entoure de gens de talent comme des graphistes, des architectes, des street-artistes ou encore des chefs pour donner à mes hôtels un supplément d’âme. Pour le Jam, j’ai choisi Lionel Jadot comme directeur artistique car ce qu’il propose est très différent de ce que l’on voit partout.” Dans la lignée du Chelsea Hotel à New-York ou du Château Marmont en Californie, le Jam ouvre aussi ses portes à des artistes comme le musicien Dan Klein qui a investit la chambre 103 pendant un mois pour y faire un album.
Lionel Jadot: l’enfant terrible de la déco sans code
Avec ses ambiances « feel good » aux influences surprenantes, son style brut et instinctif qui place la récup’ et l’artisanat belge au cœur de sa démarche, Lionel Jadot, c’est l’étoile montante de l’architecture d’intérieur à contre-courant.
L’architecte du Jam Hotel est un rebel! “Ouvrir un lieu comme le Jam, c’est créer une nouvelle énergie dans la ville. J’aime déstabiliser les gens, les sortir de leurs zones de confort, les stimuler et leur faire découvrir de nouvelles sensations. Ma spécialité : les mélanges improbables qui bousculent les codes et provoquent des réactions, positives ou pas. Pour le Jam, Jean-Michel André m’a laissé carte blanche. Je me suis beaucoup amusé à transformer cette ancienne académie en hôtel rock’n roll.”
Né à Saint-Gilles, je suis un Bruxellois pure souche. J’aime ma ville comme je la déteste. J’adore aller voir ailleurs mais je finis toujours par vouloir revenir. »
Ses nouveaux projets à Bruxelles: Directeur artistique pour Cohabs, une jeune startup belge qui repense la colocation grâce à un réseau de maisons partagées, stylées et éco-responsables, Lionel Jadot a meublé seize chambres avec du low-cost intelligent déniché chez Les Petits Riens ou Rotor. (www.cohabs.com)
Parallèlement, il travaille sur le projet d’un hôtel cinq étoiles nouvelle génération dans le quartier du Botanique avec un cinéma, une salle de concert dans une ancienne chapelle, une friterie et une suite de dingue sur plusieurs étages pour accueillir des stars internationales, tout ça dans une ambiance relaxe et décontractée. Son nom? Le Royal Botanique. Une affaire à suivre…
Un lieu que vous aimeriez réinventé ? “Le palais de justice. Je le transformerais en une sorte d’énorme squat qui abriterait des startup et des ateliers d’artistes dans un esprit collaboratif.”
PS: Paris adore Jadot ! Notre architecte prodigue a imaginé le restaurant Rural de Marc Veyrat, qui vient d’ouvrir ses portes en plein cœur de Paname. (Au niveau zéro du Palais des Congrès, 2, place de la Porte Maillot)
Dan Klein: l’artiste résident
Producteur et leader du groupe de rock Vismets, Dan Klein a posé ses guitares et synthés dans la chambre 103 du Jam Hotel suite à l’event Pop Up The Jam avec le projet de réaliser, en un mois et demi, un EP (5 titres) en invitant des musiciens de la scène bruxelloise à prendre part à la création des morceaux.
Caraïbes, c’est le nom de son nouveau projet… dont le premier disque aux couleurs pop, groovy, solaire sortira à la rentrée. L’idée de Caraïbes repose sur la rencontre de musiciens créatifs dans un espace loin des studios d’enregistrement classique. ” Lors de l’événement Pop Up The Jam, mon pote Remy Lebbos et moi avions monté un studio d’enregistrement éphémère et ouvert au public dans une des chambres de l’hôtel Jam. Les gens pouvaient participer à l’enregistrement d’un morceau et jouer avec nous. Suite à cette expérience, j’ai voulu prolonger l’aventure de ce pop up studio et investir à nouveau une des chambres de l’hôtel pour y faire un album avec des artistes bruxellois comme les Great Mountain Fire, le DJ Simon le Saint ou encore Mickey. ”
Elle est comment la scène musicale bruxelloise ? “La scène bruxelloise est comme sa ville : éclectique, plurielle et cosmopolite. Il y a encore plein de territoires à explorer et de concepts à inventer pour faire encore plus bouger Bruxelles musicalement. J’aimerais organiser une grande Jam session ouverte au public avec des artistes d’horizons différents, retrouver le côté ludique de jouer de la musique. Et peut-être un jour organiser un festival dans un hôtel à Bruxelles… à suivre.” (Dan-Klein-Producer)