A l’aube des rondeurs de l’Art Nouveau (1910, par là), Piet Mondrian a choisi de réduire la réalité visible à l’essence absolue : des œuvres picturales sous forme d’aplats et de couleurs, des angles, des lignes horizontales et verticales, de la géométrie. Bref, allez voir, c’est tout droit.
Ce que vous connaissiez jusqu’ici de Piet Mondrian :
Son goût immodéré pour les cubes
Son influence sur la collection éponyme d’Yves Saint Laurent en 1965.
Ce que vous ignoriez, mais qui vous sera explicité en détail, jusqu’au 24 septembre, au Gemeentemuseum de La Haye :
En explorant les 300 oeuvres de l’exposition, on apprends qu’avant de dessiner des grilles colorées (pardon, pardon Piet), Mondrian s’adonnait aux paysages impressionnistes, aux moulins figés, aux pommiers en fleurs aux cathédrales, même.
A l’âge de 39 ans, il a radicalement changé de vie : il a quitté sa maison d’Amsterdam, rompu ses fiançailles, entreposé ses moulins chez des amis. Quand d’autres fêtent leur crise de la quarantaine en s’offrant une Porsche, certains lancent un mouvement artistique international et universel. C’est comme ça. A Paris, il frayé avec d’autres artistes, des écrivains, tous à la recherche d’un art moderne et avant-gardiste. Il y a été foudroyé par le cubisme de Pablo Picasso, et s’est lancé dans l’abstraction, à moins qu’on ne soit cruciverbiste, auquel cas on juge différemment.
Avec Peggy Guggenheim et Virginia Pevsner,il dansait des nuits entières dans des clubs de jazz. Et il adorait les films de Walt Disney (et dire qu’on croit connaître quelqu’un…)
Pour apprendre, à travers son art, les différents chemins qui ont mené aux XXIème siècle, passez par La Haye : c’est carré.