Le festival Paradise City se prépare pour sa troisième édition. Durant trois jours les beats retentissants feront vibrer le charmant domaine autour du château de Perk, mais pas au détriment de la nature environnante.
L’écofestival belge Paradise City est un festival unique dans son approche du développement durable et a d’ailleurs reçu en 2016 le prix Green Event OVAM. Comment pollue vraiment un festival et comment pouvons-nous continuer à faire la fête sans dégrader l’environnement ? Nous avons posé la question aux organisateurs Dimitri Verschueren et Gilles De Decker:
Quel est l’impact écologique d’un festival « classique » ?
Un festival a une énorme empreinte écologique parce que beaucoup de personnes sur une courte période de temps se rendent au même endroit en voiture – dont la plupart dégagent beaucoup de CO2 – et produisent beaucoup de déchets. Pensez aux milliers de gobelets en plastique qui sont consommés, aux ordures que les gens laissent traîner, aux tentes bon marché qui sont abandonnées par la suite, à l’énorme quantité de viande consommée. De plus, des villages temporaires sont construits à cette occasion, ce qui a évidemment un impact. Il y a également un besoin énorme d’électricité et les générateurs qui sont utilisés à cet effet produisent beaucoup de CO2.
Que pouvez-vous faire concrètement?
Il y a beaucoup de petites solutions qui peuvent faire une différence: on peut choisir de travailler avec des sources d’énergie renouvelables, proposer des solutions de covoiturage – nous le faisons via Uber et Zipcar – ou encore penser aux petites choses pratiques telles que l’introduction de gobelets réutilisables à la place de ceux en plastique. La restauration sur le site du festival est complètement écologique: cette année nous sommes 100% végétarien et nous travaillons uniquement avec des produits locaux et issus de l’agriculture biologique. Ensuite, les restes de nourriture sont collectés et redistribués. Pour appuyer la consommation d’eau, nous ne travaillons pas avec des bouteilles en plastique, mais nous avons filtré l’eau du robinet. Les tickets nourriture et boissons ont été remplacées par un bracelet de festivalier rechargeable. Nous mettons aussi gratuitement à disposition des “Kartent” (des tentes en carton étanches qui peuvent ensuite être entièrement recyclées). De plus en termes d’installations, tout a été mis en place pour éviter une consommation excessive, notamment avec les WC qui sont des toilettes à vide durables.
D’où viennent vos idées et connaissances techniques pour trouver des solutions respectueuses de l’environnement ?
Il y a beaucoup d’idées qui viennent des fournisseurs eux-mêmes, c’est à nous de les convaincre de penser “out of the box” et de les aider à trouver des alternatives. Pour en arriver là, il faut un mélange de bonnes idées et de persuasion !
Qu’advient-il des déchets après le festival ?
Que peuvent faire les festivaliers eux-mêmes pour réduire leur empreinte carbone?
En soi, vous pouvez accéder à Paradise City l’esprit serein, puisque nous avons fait le maximum pour neutraliser les éléments polluants, mais il y a toujours des petits plus: essayer de faire du covoiturage ou utiliser les transports en commun pour se rendre au festival, essayer de manger moins de viande et ne surtout pas acheter des « articles jetables » comme des tentes à bas prix, ou encore des pantalons ou des pulls spécialement pour le festival.
Paradise City est à sa troisième édition, qu’est-ce qui a changé depuis le début ?
Nous nous sommes concentrés davantage sur le développement durable et nous sommes devenus complètement végétariens – ce qui n’enlèves rien à l’expérience culinaire – vous pouvez manger dans le restaurant Sofie Dumont qui sert de délicieux plats. À côté du restaurant, il y a un pont qui s’étend avec une belle vue panoramique sur le festival et la nature environnante. Une autre nouveauté est que cette année nous avons trois jours pour faire la fête. Il y a aussi un service de majordome, où vous pouvez vous faire livrer de la nourriture et des boissons via une application.
Infos pratiques:
23, 24 et 25 juin 2017
Château de Ribaucourt (1 Kasteelhoekstraat, 1820 Steenokkerzeel)
Isabelle et Malvine Sevrin