Coincée entre la France et l’Angleterre, l’île de Jersey recèle des merveilles insoupçonnées, à quelques heures de la Belgique. On vous livre quelques-uns de ses secrets :

Ne vous attendez pas à un décor balnéaire suranné, à un ciel poétiquement grisaillant à la Brighton. Jersey, riche de ses contrastes (et de son public, globalement aisé), rassemble toutes les grâces d’une île paradisiaque, avec longues plages de sable fin, criques quasi désertes, eau turquoise, et une rue commerçante avec des enseignes high street à deux pas.

Portelet Bay


Où s’installer pour être au coeur du tout ?

A l’hôtel The Club, à quatre secondes du centre ville, avec sa piscine extérieure arborée, et une plus grande encore abritée dans le spa, pour être bercés dans une eau de mer chauffée. S’il fait beau (il faisait beau), on se relaxe sur la grande terrasse, avant de prolonger la sérénité dans l’un des hammams (avec mosaïques chromées, ambiance Cléopâtre) ou le sauna, sous la douches à jets tropicaux ou dans la salle de repos avec ses transats et ses magazines, faits pour débrancher du rythme… de la sieste si c’est de là qu’on vient.

On choisit au spa différents soins classiques et ressourçant, et en l’occurrence, on vous conseille le gommage / enveloppement à la boue. C’est un soin qu’on s’applique soi-même, ou à deux : après un scrub total du corps (mélange maison absolument bluffant, à base de sucre, d’huiles bienfaisantes et d’huiles essentielles, mais on n’a pas obtenu la formule malgré nos tentatives subtiles), on s’enduit de boue nettoyante, et on laisse infuser au hammam. Sous la douche qui suit, les tensions coulent avec la pâte sombre qu’on rince. C’est assez planant.

 

A ne pas rater :

L’afternoon tea, servi dans les règles de l’art, avec petits sandwiches anglais et pâtisseries faites à la minute. Surtout, surtout, ne zappez pas les scones, avec de la clotted cream et du black butter (sorte de sirop de Liège). Un sommet.


Pour dîner :

Au restaurant le Bohemia (1* au Michelin), le chef Steve Smith a élaboré une carte à la fois créative et légère, accessible de surcroît. Goûtez la mousse de foie gras, ou les plats de poisson dans lesquels il excelle. Chaque détail est soigné, et les saveurs se mélangent avec douceur, créant la surprise à chaque dégustation.

Pour boire un verre ou dévorer un fish & chips (le fish en chips, pour le coup, ne se déguste pas, il se descend en rigolant), on va au Cock & Bottle, déjà parce que le nom met de bonne humeur. Sur la terrasse ou dans l’établissement tapissé fleuri, on se croirait dans un faubourg de Londres.


Pour une virée dépaysante…

… fun et culturelle :

Partez découvrir Elizabeth Castle, où l’auteure de ces lignes s’est rendue pour une raison purement narcissique, quoique historique. A marée basse, on la gagne à pieds. A marée haute c’est beaucoup plus amusant, on démarre en bus, puis plouf, il fonce dans l’eau.

On appelle ça un “amphibus”, et rien ce passage vaudrait la balade. Le château en lui-même, planté sur une île ravissante et minuscule, offre de jolies balades, mais surtout, chaque jour, on y tire du canon, et les enfants peuvent assister à des combats de mousquetaires.

… relaxante :

Il faut voir – et visiter – le restaurant El Tico, en bord de mer. Outre l’architecture mexicaine, c’est un point de départ (ou d’arrivée) pour d’inoubliables balades sur la plage. Dans un décor quasi désert, enfin si l’on compare à Knokke ou Canne à la même, période…

Autre îlot à escalader, celui de Portelet Bay, avec son café-restaurant à la carte de pizzas et pâtisseries fraîches, avec option vegan. On y accède par une volée de 120 marches à travers une nature pas loin d’être sauvage, et on joue à Robinson dans la crique.

Portelet Bay cafe

On reviendra à Jersey. Parce qu’on n’a pas eu le temps de visiter tous les musées, ni le jardin botanique, ni les fermes à chocolat, pas plus que les cascades, ni de filer vers les îles satellites. Mais pour un peu shopping dans le charmant centre ville au bord du port, étonnamment on a pu dégager quelques heures. Peu importe les distractions, pour peu qu’on ait un peu de paresse.

 

Comment on y va ?

En train : Thalys jusqu’à Paris (1h20), puis TGV jusqu’à Saint Malo (3h). Ensuite, on monte à bord du Condor Ferry, un bateau à l’extérieur, un avion (en plus confortable) à l’intérieur, avec Duty Free, snack et coin télé enfant en prime. Traversée : environ 1h20.

En voiture : De Saint Malo, on embarque la voiture à bord du ferry, puis on fonce tout pareil au duty free, ha ha.

Vue du ferry au retour à Saint Malo