Du 8 au 11 juillet, la ELLE Team part à la découverte de la Route des vins en Alsace. Sur notre chemin, nous avons croisé des diVINes. Qui sont-elles ? Rencontre et explication.
Pour nous éclairer sur les diVINes, nous avons eu la chance d’interviewer leur présidente : Véronique Muré.
ELLE : Qui sont les diVINes d’Alsace ?
V.M. : “Une diVINe d’Alsace, c’est une femme qui travaille dans le monde du vin en Alsace. Soit elle oeuvre dans la production du vin, soit dans la partie commerce mais l’association regroupe aussi beaucoup d’autres professions comme des œnologues, des organisatrices de concours, des cavistes ou des sommelières. L’idée c’est de regrouper des femmes motivées et engagées qui souhaitent apporter leur aide à la promotion et au succès des vins d’Alsace.”
ELLE : Les diVINes, c’est sympa comme nom ? Qui l’a trouvé ?
V.M. : “Le nom, en fait, ce sont les premières filles diVINes qui l’ont trouvé. Au début, nous devions être une dizaine dans le groupe, et après une soirée de brainstorming, on a organisé un petit concours sur Facebook et on a proposé aux gens de nous aider à trouver le nom et c’est diVINes qui est ressorti.”
ELLE : Depuis quand les diVINes existent-elles et pourquoi vous êtes-vous regroupées ?
V.M. : “Nous existons depuis 2011. Tout est parti du constat que dans la vigne les femmes sont minoritaires. Or, nous sommes bel et bien là ! La toute première association de femmes vigneronnes s’est constituée en Bourgogne début 2000. Un jour, lors d’une exposition de vins, deux vigneronnes alsaciennes les rencontrent. En rentrant, l’un d’entre elles se décide à monter quelque chose en Alsace. C’est comme cela que l’aventure des diVINes a commencé !”
ELLE : Quel est le but de cette association de femmes travaillant dans le vin ?
V.M. : “Le but premier est l’entraide et l’échange entre nous. C’est un réseau professionnel précieux. On se refile des tuyaux du métier parce qu’au final, souvent, on rencontre toutes les mêmes problèmes. Ensuite, il y a aussi le côté promotionnel de nos vins, de notre région, etc.”
ELLE : Combien de DiVINes aujourd’hui ?
V.M. : “Au départ nous étions donc une dizaine mais actuellement nous sommes entre 60 et 70. Notre expansion a été assez rapide ! Mais en comparaison, il y a 10 fois plus d’hommes environ.”
ELLE : Quelles sont les plus grosses difficultés rencontrées lorsque que l’on est une femme vigneronne ?
V.M. : “Il faut faire ses preuves, plus qu’un homme. On est plus testée, il faut montrer que l’on est capable. Physiquement, notamment. Mais nous sommes de plus en plus. Soit parce que les nouvelles générations arrivent et que les filles décident de reprendre, soit parce que des femmes tombent amoureuses d’hommes travaillant dans le vin et qu’elle épouse également leur profession.”
ELLE : Existe-t-il une différence entre un vin fait par une femme ou un vin fait par un homme ?
V.M : “Non, pas vraiment. La différence entre les vins vient du terroir pas vraiment du sexe des personnes qui le font. On ne peut pas faire de généralités bien sûr, mais je dirais qu’on est plus sur une différence dans le discours. La manière d’en parler, de le vendre, de le faire vivre auprès des clients. En général, les hommes sont plus techniques dans leur approche du vin. C’est peut-être parfois plus compliqué à comprendre pour les non-initiés. Les femmes sont plus pédagogues.”
Merci aux diVINes (Véronique Muré, Céline Metz & Catherine Fritz-Schmitt, Francine Klur, Laure Adam, Myriam Haag, Myriam Schmitt, Chantal Braun, Gladys Wintermantel, Dominique Schoenheitz, Elise Haegelin, Nathalie Freyburger, Nicole Schoech, Céline Meyer) pour leur accueil chaleureux et leurs explications tout au long de notre séjour.
Notre conseil : programmez-vous un long week-end dans la région. Ce n’est pas très loin de la Belgique et c’est superbe. Il y a beaucoup de choses à voir, à faire (été comme hiver) et à goûter. Osez franchir les portes des caveaux, même si vous n’est pas une grande connaisseuse. Les vigneronnes (et vignerons) sont des gens passionnés qui ont une vraie envie de partager et de transmettre. Vous risquez tout au plus d’apprendre des choses … et de ressortir un peu pompette si vous vous arrêtez trop souvent !
Photos : Julie Saverice