Apprendre les gestes qui sauvent c'est essentiel ! Soudain, un inconnu tombe à vos pieds... et pas à cause de votre beauté ! C’est le moment d’avoir les bons réflexes.
agissez vite
Une personne en arrêt cardiaque qui ne bénéficie pas d’assistance voit ses chances de survie diminuer de 10 % chaque minute ! Après 4 à 6 minutes, le risque de décès grimpe donc à 90 %. « Chez nous, c’est la première cause de mort naturelle », regrette le Dr Ivan Blankoff, cardiologue au CHU de Charleroi et vice-président de la BeHRA (*). « En Belgique, sur trente victimes par jour - dont la plupart n’auront présenté aucun symptôme préalable - deux s’en sortiront. Sans intervention immédiate, les autres n’auront pas cette chance... » Afin d’éviter de rester les bras ballants, une solution : se former aux gestes de réanimation. Sans -compter sur l’arrivée rapide de l’ambulance : « Elle n’est jamais sur place en moins de six minutes… »
* Belgian Heart Rhythm Association, www.behra.eu
Soyez prête à Charger
On a toutes en tête les images spectaculaires du défibrillateur dans nos séries médicales préférées. Respirez : celui qui est mis à disposition de chacun est bien plus aisé à manipuler. Les défibrillateurs externes automatisés (DEA) sont accessibles dans les lieux publics (maisons communales, centres sportifs, gares, métros, aéroports…). Et heureusement dans de plus en plus d’endroits privés (restaurants, entreprises, supermarchés, salles de fêtes…). « Malgré tout, la Belgique reste encore bien à la traîne avec ses 10 000 appareils », précise le Dr Blankoff. « Pour les localiser, faites appel aux services de secours (112) ou surfez sur le site www.monrythmecardiaque.be, qui présente une carte interactive. » Aucune obligation légale d’en posséder un mais rien ne vous empêche de glisser l’idée de cet achat essentiel au responsable de votre boîte ou salle de fitness. Le prix du DEA : environ 2 000 €.
En pratique, c’est assez simple. Dès que les électrodes sont appliquées sur le torse, l’engin dicte les consignes. S’il estime qu’un choc électrique est nécessaire pour relancer le cœur, il l’énonce clairement et l’envoie automatiquement. Vous ne risquez pas de causer de tort à la victime ou à vous-même. Sans oublier que votre interlocuteur, au 112, vous soutient et vous guide jusqu’à ce que les secours prennent le relais. Pas de défibrillateur à l’horizon ? Le massage cardiaque reste primordial.
formez-vous
« Au Danemark, l’enseignement des gestes qui sauvent est obligatoire dans les écoles.100 % de la population les connaît. En Belgique, nous en sommes loin ! Or, en moins de deux heures de formation, chacun est capable de bien réagir et ce, durant toute sa vie », encourage le Dr Blankoff. Il suffit de s’y inscrire !
Comment ça se passe ? Un mannequin, grandeur réelle, gît au sol. L’infirmier explique que le bouche-à-bouche n’est pas indispensable et que mieux vaut se focaliser sur le massage cardiaque, favorisant l’oxygénation des organes et surtout du cerveau. Pour le réaliser, on se place à droite ou à gauche du corps, proche et à genoux, bras tendus, doigts entremêlés sur la poitrine de la victime et on exerce une pression importante, sur une profondeur de 5 à 6 cm. Rien à voir avec de doux effleurements. Le rythme est soutenu : de 100 à 120 pressions par minute. Après cette formation, accessible dès l’adolescence et à tous les âges, on se sent prête à agir « pour de vrai ». Même si on espère que ça n’arrive jamais...
l’essentiel en trois points
1/ Vérifiez si la victime est inconsciente (pas de pouls, pas de respiration, pas de réaction...) et placez-la sur le dos, la tête vers l’arrière afin de dégager les voies respiratoires.
2/ Demandez à des témoins d’appeler le 112, le numéro d’urgence européen. Envoyez‑les chercher un défibrillateur et branchez-le immédiatement.
3/ Commencez la réanimation le plus vite possible.
Où se former ? Toutes les infos sur : resuscitation.be / minipop.be (pour les écoles) / monrythmecardiaque.be / croix-rouge.be
Michèle Rager