L’une photographie des petites filles mariées de force, l’autre immortalise le sourire des enfants réfugiés… Et les deux sont à découvrir tout de suite. 

Stephanie Sinclair

2 child brides and their husbands. Moved by the work of @stephsinclairpix for @tooyoungtowed tooyoungtowed.org “Throughout the world, more than 51 million girls below the age of 18 are currently married, even though it is outlawed in many developing countries and international agreements forbid the practice. The harmful traditional practice of child marriage spans continents, language, religion and caste. Child marriage denies girls their right to education, restricts friendships with peers and perpetuates the cycle of poverty in their communities. In many cases, young married girls have little power in relation to their husbands and in-laws. They are therefore extremely vulnerable to domestic violence, which may include physical, sexual or psychological abuse. The experience of pregnancy is also traumatizing for a girl who is still a child herself. She is more likely to have obstructed labor as her small body may be compromised during childbirth. The pregnancy death rate for child brides is double that of women in their 20s. It’s estimated that over the next decade, 100 million more girls—or roughly 25,000 girls a day—will marry before they turn 18 if this issue is not urgently addressed.” – PulitzerCenter.org #endchildmarriage #tooyoungtowed

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Toutes les deux secondes, une jeune fille est mariée contre son gré. Le chiffre est forcément frappant, tout comme les clichés de Stephanie Sinclair. Depuis une dizaine d’années, cette photographe sillonne le monde pour rencontrer des enfants mariés trop jeunes à cause de la tradition. Elles s’appellent Tehani, Kanas, Soyla et viennent d’Afrique, d’Amérique latine ou encore des Etats-Unis, nous rappelant que les pays développés ont aussi leur lot de petites fiancées.

Grossesses précoces, violences, absence d’éducation, fin de l’innocence… Leurs témoignages glacent immédiatement le sang et leur visage fermé contraste avec leurs vêtements colorés. «J’avais si peur. Je tremblais, tremblais. Dès que je le voyais, je courais me cacher. Je le détestais», raconte l’une d’entre elles. Originaire du Yémen, elle n’a que 6 ans lorsqu’on la marie à un homme de 25 ans. (Il s’agit de la petite fille en rose sur la première photo Instagram).

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«J’ai été offerte à mon mari quand j’étais petite, je ne me rappelle même plus quand c’était tellement j’étais jeune. C’est mon mari qui m’a élevée», explique une Ethiopienne de 18 ans. Baptisé «Too Young to Wed», le projet artistique s’est transformé en ONG pour mettre fin aux unions forcées. Et si vous êtes de passage à Paris, on vous conseille de foncer voir l’expo de Stephanie Sinclair sur le sujet. C’est à l’Arche du Photojournalisme que ça se passe, jusqu’au 24 septembre.

Muhammed Muheisen


Ce photojournaliste a déjà remporté le prix Pulitzer, deux fois, et on comprend pourquoi. Le focus se fait ici sur les enfants réfugiés, et plus particulièrement sur leur joie de vivre. Au Pakistan, en Serbie ou encore en Jordanie, il immortalise le sourire, les jeux, l’espoir des enfants dans les camps. De l’innocence à l’état brut dans un paysage souvent en ruines.

Pour prendre ces clichés, Muhammed Muheisen s’est mis en mode «slow journalism»: il a passé des mois auprès des réfugiés et aujourd’hui, il a même décidé de rester travailler à Islamabad. «Le fait de voir des enfants rire et des gens heureux malgré leurs ressources limitées m’a appris à me sentir chanceux, à apprécier tout ce que j’ai dans ma vie», a-t-il expliqué au Guardian. «Mes photos créent un pont entre plusieurs mondes, elles conscientisent les gens, ce qui peut amener un changement.»

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Crédit photos: Instagram, Stephanie Sinclair et Muhammed Muheisen

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