Dans une industrie de la mode pleine de questionnements, de vraies passions et de faux semblants, Walter Van Beirendonck expose des masques. Comme souvent, alors que l’actualité secoue, le créateur Flamand pose sur la société le regard le plus pénétrant.
Il est fasciné par les masques depuis les années 80, l’époque où il était étudiant à l’Académie d’Anvers dont il dirige désormais la section mode. Les vêtements permettent de s’exprimer, de dire ou de cacher, et ceux qu’il crée sont toujours porteurs de révélations visionnaires sur l’époque. Pour frapper l’imaginaire plus fort encore, et coller à son univers occasionnellement fétichiste, il use souvent des masques.
Au Wereldmuseum de Rotterdam, sous son égide, POWERMASK explicite le pouvoir des masques. Leurs signes d’appartenance, leurs démonstrations de force. A travers l’art et l’Histoire, évoluant dans une scénographie envoûtante, on réalise que plus on masque, plus on raconte. En l’occurrence, ces “visages mis en scène” sont au nombre de 125. Il y a des photographies, aussi.
L’exposition explore les arts occidentaux et africains, on passe par l’Océanie, on pénètre les rituels et le surnaturel, la mode, le fétichisme. L’Humanité dans ses peurs et ses parades, dans ses revendications aussi.
L’expression des visages est un thème qui a fondé la gloire des Maîtres Flamands; les masques de pierreries était un thème récurrent des défilés de la Maison Martin Margiela. Une authenticité crue, et Bas les Masques.
Cette découverte initiatique, jubilatoire, se déploie dans des installations imaginées par les artistes contemporains Brian Kenny, Coco Fronsac et Charles Fréger.
Les masques s’affichent et dévoilent, la vérité qui se cache même sous le maquillage. On s’instruit des cultures primitives (y compris, à un certain niveau, la nôtre), et on en ressort plus vrai.
Pour poursuivre le voyage, masqué ou pas, les Editions Lannoo ont sortis un livre sur l’exposition :
La galerie, ici :