Contrairement à ce qu’on lit parfois, la folie des grandeurs appliquée aux scénos, ça ne date pas d’hier. Mais aux années 80, avec les défilés grandioses et mégalos de Kenzo, de Jean-Paul Gaultier, d’Emmanuelle Khanh, de Thierry Mugler. Dans cette veine de shows-images, Jeremy Scott a fleuri jeudi son podium milanais.
Les défilés désormais, ce sont de grands événements publicitaires. Les réseaux sociaux font la loi du marché, et les collections conçues pour Instagram ne sont généralement pas semblables à celles qu’on trouvera en boutique. Sauf dans un magasin de fleurs, concernant le show Moschino. Sur la bande originale de Peau d’Ane, le créateur britannique a joliment fait bourgeonner ses mannequins. Avec une Anna Cleveland s’effeuillant au sens propre (avec pétales balancés dans le public), et des robes orchidées, boutons de roses, papillon ou lys, c’était le printemps avant le bouquet final : Gigi Hadid enveloppée dans du papier de soie, n’attendant que de trouver vase à son pied.
Mais ça, c’était après. La première partie de la collection a déployé des danseuses en tutus de plumes, vêtues de cuissardes et de perfectos à chaînes. C’est la tendance “panpan-tutu”, l’opéra fétiche dans tous ses entrechats .
Les défilés, il va falloir s’y habituer et cesser d’avoir l’air étonnés – c’est comme ça depuis au moins une génération – sont imaginés pour être racontés, photographiés, pour faire parler. Et Moschino n’a pas fini de se flatter le pistil.
Le bouquet, c’est ici :