Voici un créateur, un vrai. Dans un monde qui adule les produits à peine resucés, on le remarque de loin. Un artisan du vêtement, qui redéfinit les codes d’une époque en retournant des basiques connus, et s’inscrit dans l’histoire du textile de demain en inventant un nouveau langage.

Photo : Emmanuel Laurent

De saison en saison, il détourne les bombers originaux d’Alpha Industries, pièces essentielles, tirées des univers des uniformes et du sport à la fois, et en fait de la Couture. Exactement ce dont on a besoin maintenant pour affronter les nouveaux défis de demain. Des manteaux forts et emblématiques, des détournements, des étonnements.

L’ère n’est plus à réinventer la jupe : Lutz Huelle a compris que apposer son regard juste sur l’usage d’un vêtement, ajuster de la dentelle à du jean ou de la guipure à du jogging, ce sont de nouvelles lettres transversales à offrir à la poésie urbaine moderne.

Les couleurs clashent comme pour créer des fresques mouvantes, et les coupes asymétriques trompent l’oeil, mais pas le coeur. On reconnaît la patte de Lutz, on identifie son logo. Non parce qu’on pense à des pièces classiques revisitées, mais qu’en se retournant dans la rue sur une oeuvre de tissus, on réalise après coup : “mais c’était une veste en jean !” A ceci près qu’après être passée par l’interprétation du designer allemand, plus aucune ligne classique ne résiste à la curiosité. C’est sa grâce : ranimer l’enchantement, à chaque passage de ses vêtements.

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