Une volonté d’organiser la formation au sein des ateliers Haute Couture

Plus bas dans les étages de bureaux, nous rencontrons Emmanuelle Favre, directrice des ressources humaines de Dior Couture. Dans ces couloirs comme plus haut dans les ateliers, l’ambiance est calme, les personnes que l’on croise spontanément souriantes. Emmanuelle Favre, impliquée dans l’ouverture d’opportunités aux jeunes et aux femmes notamment, a initié en 2013 le programme d’apprentissage dont bénéficie Hanako et ses camarades aujourd’hui. « Il y a toujours eu des apprentis dans la Maison, mais il était devenu nécessaire de structurer ces formations. La plupart de nos vêtements et accessoires naissent de la main. » Pour cette jeune femme brune avenante et centrée, le programme de formation ainsi organisé au sein de la Maison Christian Dior en partenariat avec la Chambre Syndicale était une façon de promouvoir l’excellence du savoir-faire français, mais aussi d’ancrer ce qui lui est apparu comme une responsabilité essentielle, et vitale pour la Maison. Issue d’une famille de détaillants en prêt-à-porter, Emmanuelle Favre est née dans le textile, et elle a poussé dans la mode. A son tour de la faire grandir. « J’investis beaucoup d’énergie dans la transmission des compétences et du savoir-faire. C’est une trace qu’on laissera. La Maison ne vend pas que des produits, elle offre aussi du rêve. » Pour sélectionner les élèves qui bénéficieront de la formation, Emmanuelle Favre interroge les aspirants au-delà de leurs motivation.s Elle s’intéresse à la force de leur personnalité, recrute « des jeunes déterminés, plein d’envies, d’énergie, d’enthousiasme ». Un vocabulaire de passion, pour une carrière qui ne peut se vivre que comme une vocation. « Ils se dirigent vers des métiers exigeants, qui demandent patience et résilience. C’est une des principales caractéristiques des carrières d’artisanat : on doit être capable de recommencer et de façonner jusqu’à l’obtention d’un chef d’oeuvre. Or les jeunes vivent dans un monde d’images et d’instantanéité. Ici, on leur demande des qualités d’humilité et de ténacité. » Apprendre, recommencer. Pour la formation en maroquinerie, les apprentis sont envoyés dans les ateliers à Florence. Tous ne sont pas de jeunes étudiants, certains sont des artisans en reconversion, des spécialistes de la mosaïque par exemple.