Vous avez une idée de business canon et vous avez envie de vous lancer dans l’entreprenariat? Par quoi on commence, comment prendre confiance? Les réponses avec Julie Delize, coach en (ré)orientation pro.
Votre parcours?
«Après des études de droit, j’ai fait un master en ressources humaines et j’ai été DRH dans plusieurs sociétés. Pour plein de raisons différentes, j’ai fait un burn out et j’ai voulu donner du sens à ce qu’il m’était arrivé. J’avais envie d’aider les gens, j’ai donc suivi une formation sur tout ce qui concerne la souffrance au travail, l’orientation professionnelle, la reconversion et je suis devenue coach. Aujourd’hui, je suis aussi consultante en ressources humaines pour garder un pied dans le monde de l’entreprise qui évolue constamment.»
L’entreprenariat, un monde d’hommes?
«Même si ça évolue, les femmes osent moins se lancer dans l’entreprenariat. Il existe encore une pression sociale et familiale, certains ont toujours du mal à concevoir qu’une femme indépendante puisse réussir. Les filles doivent arriver à trouver leur place dans un milieu masculin et, pour être acceptées, il faut qu’elles fassent davantage leurs preuves que les mecs. Je pense qu’on naît tous avec le même degré de confiance en soi mais il évolue avec l’éducation qu’on reçoit et les expériences de la vie. Les petites filles qui ont été biberonnées aux clichés sexistes il y a 30 ans doivent aujourd’hui prendre conscience qu’elles ont les mêmes chances de réussite que les hommes.»
Les atouts des femmes pour entreprendre?
«Leur détermination, leur sens du détail et leur sensibilité. Ce qui était perçu comme une faiblesse avant est vu aujourd’hui comme une force dans le monde de l’entreprenariat. Les femmes ressentent davantage les choses et sont plus attentives. Elles vont prêter attention à des petits détails, que les hommes ne verront peut-être pas, et qui peuvent pourtant faire la différence.»
Les craintes des femmes avant de se lancer?
«Il y a deux grandes inquiétudes qui reviennent: ‘Comment je vais m’en sortir financièrement?’ et ‘Que vont penser mes proches?’ Mais lorsque je discute avec ces femmes, elles se rendent vite compte qu’il ne faut pas forcément des sommes faramineuses pour se lancer dans l’entreprenariat. Et à partir du moment où elles sont convaincues à 100% de leur projet, elles ne doivent plus se justifier, les gens ressentent cette confiance. Mon travail, c’est d’essayer de leur faire prendre conscience de leurs propres barrières et de leur montrer qu’elles ne sont pas si bloquantes. Si une femme n’ose pas se lancer parce qu’elle a peur de se retrouver seule par exemple, je lui explique qu’il existe plein de clubs d’affaire pour discuter. Elle peut tisser des relations avec des clients, des partenaires, des fournisseurs… Comprendre le mécanisme des freins, c’est déjà les faire sauter!»
Les différentes étapes à suivre?
«Lorsqu’on veut se lancer dans l’entreprenariat, le premier step, c’est de mettre le projet par écrit. Pas simplement dire: ‘Je veux faire ça’, mais aussi: ‘où, quand, comment, pour quel public cible, à quel tarif, etc’. La deuxième étape, c’est d’établir un business plan. On détermine l’argent nécessaire pour assurer les dépenses de base (la maison, la nourriture, les enfants, etc), les tarifs de nos produits, les endroits où notre publicité aura le plus d’impact,… La dernière étape, c’est de se lancer! Ce n’est pas la plus facile mais elle est essentielle. Pour y arriver, on fixe une date et on verrouille tout ce qui nous fait peur. Si l’aspect financier nous effraie par exemple, on monte un business plan solide et on détermine combien de temps on peut tenir sans rentrée d’argent. C’est rassurant. Les autres auront beau vous dire que votre projet est génial, c’est à vous de lever vos angoisses et d’y croire.»
Les compétences nécessaires pour entreprendre?
«Il faut avoir une bonne compréhension du marché sur lequel on se lance et avoir conscience de ses propres limites. L’intégrité est également très importante. La seule image que les gens auront de votre société au début, c’est vous… Et puis il faut être passionné, c’est la clé.»
> Le site de Julie Delize: www.itinerairebis.be.