Jardins du Musée Rodin à Paris. Après les licornes de 2017, les thèmes chers à Christian Dior – le bal, le surréalisme et les arts divinatoires – s’incarnaient en jeu d’échecs géant, en ouverture de la Haute Couture.

A l’entrée, l’esquisse d’une colombe était projetée sur la façade du Musée. Une fois le hall traversé et le Baiser dépassé, il fallait parcourir un immense jeu d’échec – une réussite pour le coup – pour accéder à la fête, sur le lieu-même où avait eu lieu le défilé Haute Couture plus tôt dans l’après-midi. Reine, Roi, Cheval ou Fou, à chacun de se positionner. Comme en toutes choses dans la vie…

En guise de tickets de vestiaire, des dés “magiques”. Au micro pour un showcase exclusif, Willow Smith. Partout lorsque l’on évoluait parmi les convives anonymes ou super-connus mais masqués, on croisait des visages qu’on tentait de décrypter, vite happés par un serveur en tenue Magritte – du costume au maquillage – offrant des cartes à jouer en chocolat blanc, à dévorer.

Le bal – une soirée électro en réalité – était glamour et animé, l’événement où il fallait voir et être vu, l’air de ne pas y toucher, sans bouder son plaisir, l’excitation à peine déguisée. Un masque, et le tour était joué…

 

Qui était là ? découvrez les célébrités présentes

Willow Smith

 

Le défilé Haute Couture :

“C’est en équilibre entre rêve et réalité, entre imagination et réalisation, que
Maria Grazia Chiuri, la Directrice Artistique des collections femme de la Maison, mène ses recherches et ses travaux d’exploration. Parce que la haute couture incarne le rêve de la mode. C’est un lieu où il est possible d’évoluer librement
pour expérimenter des techniques, des matières et des formes. S’immerger au coeur du mouvement surréaliste lui a permis d’apporter un souffle imaginatif à cette collection de haute couture printemps-été 2018, pour un dépaysement et un
renversement optique permanent. Le surréalisme touche également aux mots, aux textes évocateurs qui ont guidé Maria Grazia Chiuri dans la création d’une collection principalement en noir et blanc, parsemée d’illusions et de surprises. Ne jamais se fier à la première impression… Ainsi, les grands plis de la robe du soir blanche bordés de noir s’ouvrent comme des pages, à la manière d’un livre ; la cage, motif récurrent des oeuvres surréalistes, est transfigurée en un réseau de tissu tubulaire noir qui enserre le corps et souligne les jeux de transparence, tandis qu’un filet de pêche en fils d’argent se mêle à la densité du velours.”

“Mais c’est avant tout le charisme de Leonor Fini qui définit l’attitude stricte et radicale de la collection. Leonor Fini qui, après avoir quitté l’Italie pour Paris, avait, à l’époque, organisé sa première exposition précisément dans la galerie de Christian Dior, avec qui elle s’était liée d’amitié. Lors de ses apparitions fantasmagoriques, elle portait souvent des créations Dior. Elle était l’incarnation de l’idée, alors révolutionnaire, qu’il faut toujours rester indépendante et se réinventer soi-même, représentant ainsi tout le champ des réalités possibles. Elle utilisait les vêtements pour se définir et se mettre en scène, pour s’affirmer, aussi
bien en public qu’en privé : influente, stricte et élégante, dans des poses empruntées aux portraits masculins de la Renaissance, dans une interaction continue entre vie et oeuvre d’art, mêlant le naturel et l’artificiel. C’est dans cette dimension suspendue entre rêve et réalité qu’évoluent les merveilles de la haute couture.”