La 8ème cérémonie des Magritte du Cinéma belge a été particulièrement suivie cette année. Une semaine après le tombé du rideau bleu, coupons les cheveux en quatre.

Jean-Philippe Baup pour Premier Studio, s’est occupé avec son équipe de 5 coiffeurs, des crinières de 30 célébrités. Une prouesse qui frisait le challenge, d’autant que dehors, il pleuvait.

© Mathieu Ridelle

 

ELLE : Cette année, quelle a été la tendance Blue Carpet ?

J-P. B : “On reste sur une envie de naturel. Le retour du chignon serré, ce ne sera pas pour tout de suite ! Natacha Régnier, la Présidente de la Cérémonie, souhaitait des boucles lâchées, spontanées… Pour le printemps, même quand on attachera ses cheveux, ce sera pour faire du flou, en volumes texturés.

© Mathieu Ridelle

 

Le blond a-t-il toujours la côte ?

“Il reste indétrônable. Mais avec un plébiscite massif pour les reflets dorés, après la vague de blonds glacier / gris de l’hiver. On veut de la lumière, et des tons chauds.”

Quels sont les produits les plus adaptés aux mouvements et à la chaleur des projecteurs ?

“Pour Les Magritte, je travaille avec Shu Uemura. C’est une gamme qui m’accompagne très facilement sur les défilés aussi, car on peut retravailler les coiffures une fois les produits posés. Les cheveux laqués restent flexibles, et c’est précieux pour s’adapter aux retouches tout au long de la soirée.”

© Mathieu Ridelle


Adaptez-vous les coiffures de ces événements médiatiques ensuite, dans votre Salon ?

“Bien sûr, et réciproquement ! Les backstages, c’est pour l’inspiration, pour rester à la pointe et nous tenir au courant de toutes les innovations. Mais le plus important, et c’est ce qui nous motive, c’est le respect des individualités, et le contact humain. Ce qu’on développe en shows, on le met toujours au service des gens, au quotidien”.

Un talent d’écoute inestimable, pour des prestations accessibles, adressé à toutes celles qui méritent un prix quotidien d’interprétation, au boulot et à la maison.

 

Pour la mise en beauté des visages – et des âmes, c’est lié, vous savez – Planet Parfum a confié au make-up artist Mathieu de Mayer la délicieuse responsabilité de faire resplendir les VIP invitées sur scène.

© Mathieu Ridelle

Chef de la cabine maquillage depuis l’origine des Magritte, Mathieu de Mayer, maquilleur spirituel dans les deux sens du terme, s’implique indéfectiblement dans cette aventure par amour pour le cinéma belge : “il est important de lui créer une identité glamour, différente chaque année.”

ELLE : Quelle évolution dans l’esthétique des grands événements télévisuels avez-vous observé en 8 ans de Magritte ?

Mathieu de Mayer : “Les produits de maquillage se sont adaptés à la haute définition et nous facilitent le travail. Les teintes de fond de teint ont évolué pour sa calquer sur les exigences de définition des smartphones et de la télévision HD. Les nuances bleutées ont été supprimées, au profits des  touches d’ocre, par exemple”.

Quels sont les produits adaptés aux mouvements et à la chaleur des projecteurs ?

“Cette année, je travaille avec Planet Parfum, qui nous a proposé un partenariat avec Make Up For Ever et avec sa gamme maison, “Close Brussels“. C’était formidable, parce que cela nous a ouvert un précieux spectre de produits qui répondent parfaitement aux exigences des éclairages et de la télévision HD. Un choix qui nous a laissé beaucoup de liberté. Chez Close Brussels, j’ai particulièrement apprécié les démaquillants et les soins très naturels, quasiment sans parfums, très agréables à appliquer sur la peau lorsque la température change sous les projecteurs. Leur tonique, avec lequel j’ai fixé le maquillage, est remarquable. ”

Cette année, quelle a été la tendance Blue Carpet ?

“J’ai essayé d’adoucir la peau. C’est le retour du mat sur les teints, du métallique sur les yeux et les lèvres. Ensuite évidemment, on s’adapte aux personnalités et aux morphologies. Natacha Régnier souhaitait un maquillage très glamour : j’ai accentué l’expression de ses yeux, je lui ai travaillé un teint diaphane, des lèvres fraîches. Il était intéressant de cultiver son côté “beauté évanescente de la Renaissance italienne”.

© Mathieu Ridelle

 

Quelle est votre approche du maquillage, en cette époque où les critères de beauté sont aussi multiples que nuancés ?

“Je maquille avant tout des humains. Je suis très attentif à cultiver une approche intime avec les personnes qui s’exposent et offrent leur visage à mes soins, que ce soient des stars ou des gens du quotidien. Quand on est maquilleur, on développe de l’empathie, avec les années et la pratique. Quand quelqu’un me confie son regard et son sourire, la luminosité de sa peau, sa pudeur et ses petits défauts, je sens d’une certaine façon sa vie passer sur ses expressions. Je compose avec tous ces éléments de force, de confiance et de fragilité, et je fais ressortir le meilleur.”

Quels ont été les autres moments forts de cette 8ème édition des Magritte ?

“J’ai demandé à maquiller Fiona Gordon, parce son film “Paris Pieds Nus” m’a ému. C’est une fable dans la veine des oeuvres de Jacques Tati, dans la tradition du mime 3.0. Je me sens proche de cet univers où prime l’expression du corps. Il peut témoigner de très belles émotions. Ou pas… Mais par empathie encore, je peux ressentir la maîtrise d’une personne sur sa vie et sur ses pulsions.”

Votre mantra beauté pour 2018 ?

“Groove is in the heart !”

In the huitième art, même…