La plus geek – Ecole 19

LE PROJET DE L’ÉCOLE ? 

« Avec les fondateurs, le créateur du cercle d’affaires, B19 John Bogaerts, et le co-CEO du Groupe Bruxelles Lambert Ian Gallienne, on est partis d’un double constat.D’un côté, 23% des 18-25 ans sont au chômage à Bruxelles. De l’autre, beaucoup d’entreprises ne trouvent pas de personnes formées au code et vont chercher des profils à l’étranger. Après avoir visité l’école 42 à Paris, un centre d’autoformation au codage informatique, on s’est dit que le concept était génial et qu’on allait ouvrir une franchise à Bruxelles. Elle se situera dans le château de Latour de Freins, là où est déjà implantée la Bogaerts International School, et pourra accueillir 450 élèves de 18 à 30 ans. L’idée, c’est de créer une école 100 % gratuite, sans cours, sans profs et ouverte toute l’année, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 », raconte le futur directeur, Stéphan Salberter.

COMMENT ÇA FONCTIONNE ? 

« Après avoir passé un test de logique en ligne, des jeunes seront invités à participer à une ‘piscine’. C’est une expression des Marines aux States pour dire qu’on se met dans la bain. Pendant un mois, les élèves reçoivent un problème le matin qui doit être résolu pour le soir même. Pour y arriver, ils ont accès à tout ce qui se trouve sur Internet ! Ici, c’est l’apprentissage en peer-to-peer qui est privilégié : ils doivent bosser ensemble et s’autoévaluer. Après la piscine, leur formation se calque sur le principe des jeux vidéo. Il y a 21 niveaux à atteindre en tout, lorsqu’un premier projet est complété, un deuxième se débloque et ainsi de suite. Chacun avance à son rythme, certains finissent le programme en 18 mois, d’autres en 3 ans. Et l’avantage, c’est qu’il n’y a pas d’horaires, ils peuvent venir ‘jouer’ à n’importe quelle heure. »

L’IMPORTANCE DE LA CRÉATIVITÉ ? 

« Elle est essentielle. Avec le développement des intelligences artificielles, on a plus que jamais besoin d’inventeurs. Et coder, c’est justement être capable de trouver des solutions innovantes. Je pense que le système scolaire actuel a atteint ses limites. Il faut que les enfants apprennent à être créatifs et à réfléchir par eux-mêmes. »

Stéphan Salberter dans les futurs locaux de l’Ecole 19

LA MIXITÉ, UNE CONDITION ESSENTIELLE ? 

« Oui, on voulait qu’il n’y ait aucune barrière. L’idée, c’est d’attirer des filles comme des garçons et des gens de tous les milieux socio- économiques. C’est pour ça que l’école est entièrement gratuite. Elle est financée à 100 % par le secteur privé, on a aussi des partenariats avec Facebook. Des grosses entreprises comme Belfius ou Proximus sont les premières concernées par le manque de main-d’œuvre qualifiée, c’est donc dans leur intérêt d’investir. Elles accueilleront d’ailleurs les élèves pour des stages. On ira aussi recruter des chômeurs et des personnes qui n’ont pas trouvé leur place dans l’enseignement classique. Les jeunes ne recevront pas de diplôme à la fin mais ils bénéficieront de la réputation de l’école 42. Le centre est classé ‘meilleure école de code du monde’* et 100 % de ses étudiants décrochent un job. »

* Selon le palmarès 2017 de CodinGame.com. 

LA DIGITALISATION, ÇA EFFRAIE ? 

« Oui, mais il faut transformer cette peur en passion. Nos élèves seront nos meilleurs ambassadeurs. Ils vont aussi prouver que le code, c’est beaucoup plus fun que ce qu’on pense ! Il y a une grande anxiété autour du digital mais c’est l’avenir. Investir dans la numérisation en Belgique permettrait de générer plus de 300 000 emplois d’ici 2020*… »

* D’après une étude menée par Boston Consulting Group (BCG) pour le compte de Google.
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